Thierry Chérier, Directeur commercial du groupe AG2R LA MONDIALE
Le PERI a-t-il trouvé son public ?
Avec 14 000 PERI souscrits en 2020 par le groupe AG2R LA MONDIALE et déjà plus de 20 000 contractualisés depuis son lancement, ce nouveau produit rencontre un franc succès, tant auprès de nos clients que des nouveaux prospects.
Quelles sont les raisons de cet engouement ?
Tout d’abord, et on s’y attendait puisque c’est l’un des atouts du nouveau produit voulu par le gouvernement, la possibilité offerte de sortir en capital séduit énormément. Ensuite, le PERI offre un espace de liberté beaucoup plus large.
Avec le Madelin, la sortie se fait, à une date définie, en rente, avec certes tout un panel d’options allant jusqu’à la réversion à 200 %.
Le PERI est un contrat viager qui permet de sortir en rente ou en capital, mais avec beaucoup de souplesse. Tout en bénéficiant, si on le souhaite, comme avec le Madelin, de la déductibilité des versements du revenu imposable, on peut aussi faire des retraits, continuer à alimenter son contrat une fois en retraite, ou encore mixer rente et capital.
Prenons l’exemple d’une épargne de 60 000 euros, ce qui correspond à la moyenne de l’épargne accumulée par les détenteurs de contrat Madelin pour un investissement de 4 000 euros par an, sur quinze ans.
Cette somme peut être transformée en rente, soit environ 2 400 euros par an. Elle peut aussi être récupérée sous forme de capital disponible.
Mais on peut aussi prélever 2 400 euros par an pendant un certain temps, puis retirer le capital restant.
À une époque où les parcours de vie, qu’elle soit familiale ou professionnelle, sont moins linéaires, cette facilité de gestion est un vrai atout.
Constatez-vous beaucoup de transformation de Madelin en PERI ?
Oui, il y a beaucoup de transferts et cela s’explique aussi par le fait que nos concitoyens sont plus matures vis-à-vis des problématiques de rentabilité de leurs contrats et très sensibles à la souplesse de ce nouveau dispositif d’épargne.
Autrefois, lorsque les Madelin en fonds en euros proposaient un rendement net annuel de 2 à 2,5 %, la prise de risque qu’induisent les fonds en unités de compte n’était pas nécessaire.
Mais comme vous le savez, les temps ont changé !
Désormais, qui dit rentabilité, dit unités de compte et donc acceptation d’une dose de risque.
Le fait que le dispositif PERI ne permette pas de garantir un taux de rémunération minimum n’est pas un frein pour nos concitoyens.
Ceci dit, il existe une limite à ce transfert du Madelin vers le PERI : il n’est pas judicieux de transformer un “vieux” Madelin, ouvert à une époque où ce type de contrat bénéficiait d’un taux technique élevé, autrement dit d’un taux minimum de rendement garanti autour de 2,5 à 3 %. Dans ce cas, il vaut mieux garder ce contrat et le compléter éventuellement avec un PERI.
Cette limite fait donc partie intégrante de l’arbitrage que vous proposez à vos clients ?
Oui bien sûr. Nous rencontrons en ce moment nos clients pour analyser avec eux les paramètres qui vont forger leur décision : l’ancienneté de leur contrat Madelin, leurs besoins et leur volonté de sortir en rente ou en capital.