Epargne : les Français en mode « précaution »
70 % des Français épargnent
Plus des deux-tiers des Français (70 %) épargnent, dont près de trois-quarts des jeunes (77 %).
Cette appétence touche toutes les catégories sociales, même si l’effort d’épargne est plus important chez les cadres et professions libérales (87 %) que chez les ouvriers (63 %) ou les retraités (68 %).
Chez les jeunes, c’est l’acquisition d’un bien immobilier qui constitue l’un des principaux moteurs de l’effort d’épargne. Et malgré leurs faibles revenus, les 18-24 ans sont 73 % à mettre de l’argent de côté, contre « seulement » 65 % des 50/64 ans.
Globalement, les Français épargnent par précaution (42 %) et pour préparer leur retraite (30 %). La réalisation d’un achat important (23 %), l’aide à la famille (16 %), la préparation d’un héritage (16 %) ou encore l’achat d’un logement (13 %) sont les autres moteurs de l’épargne.
Une prise de risque assumée
L’enquête 2022 a sondé les Français sur la bonne rentabilité et le faible risque en matière d’épargne.
Côté faible risque, c’est sans surprise les livrets (86 %) et l’assurance vie (75 %) qui arrivent en tête, devant l’immobilier locatif (49 %). Les actions (13 %) et le bitcoin (11 %) sont loin derrière.
Côté rentabilité, les actions (74 %) et le bitcoin (57 %) font un bond spectaculaire dans l’esprit des sondés, derrière l’immobilier locatif (76 %). L’assurance vie (45 %) et les livrets (23 %) sont bien devancés.
Mais lorsqu’on croise les deux motivations faible risque et rentabilité, l’immobilier, l’assurance vie et les livrets reprennent le pas sur les actions et le bitcoin. L’assurance vie confirme ainsi sa place de placement financier favori des Français.
Plus audacieux que leurs aînés, les jeunes générations sont plus enclines à prendre des risques en matière de placements : les 18/24 ans, par exemple, sont 84 % à considérer les actions rentables et 81 % à penser la même chose pour le bitcoin.
La retraite, un sujet encore très clivant
Moins d’inquiétude pour « vivre correctement » à la retraite
En cinq ans, l’inquiétude des Français par rapport à leur niveau de vie à la retraite a un peu diminué.
À la veille de la précédente élection présidentielle, 29 % des sondés seulement estimaient qu’ils auraient une pension suffisante, ils sont maintenant 34 %.
Deux-tiers des Français pensent donc que leur pension sera insuffisante pour bien vivre, un niveau d’inquiétude qui demeure très élevé, bien qu’en baisse. Particulièrement chez les jeunes actifs (25/34 ans), inquiets à 78 %.
La moitié des Français épargnent pour leur retraite
La préparation de la retraite motive globalement 52 % des épargnants. Cet effort est d’autant plus important que le revenu est élevé : 74 % des cadres et professions libérales épargnent pour leur retraite, contre 50 % des employés.
Un sujet de préoccupation : plus les Français sont critiques vis-à-vis du niveau de leur future pension, moins ils mettent de l’argent de côté pour la rendre plus confortable. Le manque de moyens financiers est bien sûr en cause dans ce hiatus qui traduit une fragilité sociale accrue.
Pas de consensus sur le report de l’âge de la retraite
Parmi les non retraités, plus de quatre sur dix (42 %) se déclarent prêts à travailler jusqu’à 65 ans pour avoir une bonne retraite.
Le niveau social influe sur ce sentiment : 62 % des cadres et professions libérales sont prêts à travailler plus longtemps, contre 39 % des ouvriers. De même, les jeunes générations sont plus disposées à travailler jusqu’à 65 ans, alors que plus on se rapproche de l’âge de départ actuel (62 ans), plus la motivation s’effrite.
Le régime unique de retraite toujours en vogue
Seulement 20 % des sondés prônent le statu quo en matière de réforme des retraites. Même s’ils ne veulent majoritairement pas que l’on touche à l’âge de départ, les Français sont toujours d’accord pour que l’on réforme le système afin de le pérenniser.
Ce désir de changement se traduit par le souhait d’un régime unique chez 46 % des sondés, 34 % optant pour une réforme autour de trois pôles, salariés, fonction publique et indépendants.
Pour un big bang en matière de succession et de donation
Les Français se disent favorables à 74 % à un allègement des droits de succession. La moitié (49 %) se prononcent même pour leur suppression totale, quel que soit le montant de l’héritage, quand 25 % optent pour le passage de l’abattement existant de 100 000 euros à 200 000 euros pour les héritiers en ligne directe.
À noter que les « sans patrimoine », comme les « sans espoir » d’un héritage important sont les plus favorables à la suppression totale des droits.
Même revendication du côté des donations : même si peu de Français disent avoir déjà bénéficié d’une donation, ils sont 63 % à demander un allègement des droits. Une grande majorité des sondés est ainsi favorable à une fréquence plus grande sans impôt et avec un montant plus élevé.
Enquête réalisée par le Centre d’études et de Connaissances sur l’Opinion Publique (CECOP), et en partenariat avec AG2R LA MONDIALE, l’enquête a été menée du 9 au 14 février 2022 auprès d’un échantillon de 1 007 personnes représentatif de la population française âgées de 18 ans et plus.
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