La future loi visant à créer un système universel de retraite à points et la loi PACTE sur l’épargne retraite vont modifier profondément nos habitudes en matière d’assurance-vieillesse.
La réforme des retraites est bien partie pour occuper le devant de la scène sociale durant de longs mois. Après le rapport du haut-commissaire en charge du dossier, Jean-Paul Delevoye, une nouvelle phase de négociations a débuté mi-septembre avec les partenaires sociaux, sur fond de manifestations et de grèves.
Parallèlement, une consultation citoyenne doit permettre à chacun de s’informer et de s’exprimer d’ici fin décembre, avant que le projet de loi ne soit débattu et voté au Parlement au premier semestre 2020.
Ce temps de pédagogie, voulu par le Gouvernement, ne sera pas du luxe. Car c’est peu dire que les Français se méfient de la réforme. Même s’ils semblent majoritairement d’accord avec l’idée d’un système globalement plus juste et plus lisible, ils ont peur de laisser des plumes, à titre personnel, dans le nouveau dispositif universel à points en préparation. Comme toutes les réformes, celle des retraites fera des gagnants et des perdants et il est tentant de commencer par crier avant d’avoir mal…
Pour faire bonne mesure, la loi PACTE a réformé, cet été, l’épargne retraite avec des dispositions en vigueur au 1er octobre. Or, sous une apparente simplicité, cette loi impose le recours à des spécialistes très compétents pour en tirer le meilleur parti.
Bref, face au chambardement annoncé dans le monde des retraites, il est plus que jamais nécessaire d’en comprendre les enjeux et les mécanismes.
Fidèle à sa mission d’information et de défense de vos intérêts, AMPHITÉA vous en dit plus.
La montée en puissance de la capitalisation
Moins d’actifs d’un côté, plus de retraités vivants plus longtemps de l’autre : que le régime universel à points se mette en place ou pas, le choc démographique des papy-boomers devrait faire baisser globalement le niveau des pensions dans les années qui viennent. Face aux limites du système par répartition, la capitalisation s’impose pour ceux qui veulent préserver un niveau de vie correct une fois en retraite.
Les mesures de la Loi PACTE en faveur de l’épargne retraite arrivent donc à point nommé pour faciliter la création d’une épargne retraite supplémentaire individuelle ou collective en entreprise.
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA Magazine n°111, page 6
Le retour en force de la rente
Rente ou capital ? Cette question, chaque épargnant qui anticipe le terme d’un contrat se la pose. En offrant des possibilités élargies de choix de sortie en rente et en capital, la loi PACTE veut inciter les Français à plus épargner en vue de leur retraite. Pour le moment, ils semblent majoritairement préférer la sortie en capital.
Pourtant, « La retraite, c’est la rente », explique Jean-Pierre Thomas. Pour le président du Cercle de l’Épargne, auteur d’une loi sur les fonds de pension à la française jamais appliquée, les retraités ont plus besoin de revenus que de capital.
« Surtout si, malheureusement, ils tombent dans la dépendance », renchérit Florence Legros, membre du conseil scientifique du Cercle de l’Épargne, pour qui, « ce retour de la rente est la meilleure nouvelle de l’année ».
Pour en savoir plus
Lire le point de vue de Florence Legros – AMPHITÉA Magazine n°111, page 4
Voir l’interview-vidéo de Jean-Pierre Thomas
Les nouvelles règles de l’épargne retraite
La philosophie de la loi PACTE repose sur cinq principes : un nouveau support, le Plan d’Épargne Retraite ; une transférabilité totale des produits ; un plus grand choix d’option de sortie en rente ou en capital ; une gestion des fonds pilotée par horizon ; une fiscalité attractive.
Malgré une volonté affichée de simplifier le panorama de l’épargne retraite, la réforme met en place des dispositions pratiques complexes : trois types de PER (individuel, collectif et obligatoire), trois compartiment dans chaque PER selon la nature des versements (versements volontaires, versements venant de l’épargne salariale, versements obligatoires des employeurs et des salariés), une fiscalité à l’entrée et à la sortie qui implique d’être accompagné par un vrai professionnel pour trouver la formule la mieux adaptée à sa situation et à ses objectifs.
Que faire de ses produits d’épargne actuels ? Comment négocier au mieux l’utilisation de son épargne lors du passage à la retraite ? Comment optimiser la fiscalité ? Quelle option de sortie choisir entre la rente ou le capital ?
Voilà, par exemple, quatre questions de fonds qui appellent une double approche : d’une part une bonne connaissance globale de la nouvelle architecture de l’épargne retraite, d’autre part une réponse individualisée selon son profil, son parcours et ses choix de vie au moment de la retraite. Un maître mot pour s’y retrouver : le conseil !
Leader de la retraite supplémentaire en France, le groupe AG2R LA MONDIALE est prêt à accompagner ses sociétaires, par de nouveaux produits et des services renforcés afin qu’ils tirent le meilleur parti de la réforme. À ses côtés, AMPHITÉA est là également pour vous informer et vous donner les clés de compréhension d’un dossier complexe.
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA Magazine n°111, page 11
Épargne retraite : AMPHITÉA répond aux questions que vous vous posez
Pas facile de s’y retrouver dans les dispositions de la loi PACTE. Vous vous posez des questions ? Votre association y répond avec l’aide du Cercle de l’Épargne, du groupe AG2R LA MONDIALE et du ministère de l’Économie.
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA Magazine n°111, pages 12 à 15
Vers un système de retraite universel à points
Emmanuel Macron en a fait l’une des grandes priorités de son quinquennat : la réforme des retraites sera systémique. Entendez par là qu’on rompt avec la succession de réformes “paramétriques” consistant à modifier les réglages de la machine retraites pour en assurer l’équilibre financier, pour changer la nature même du système. Le nouveau dispositif restera par répartition (les cotisations des actifs assurent les pensions des retraités), mais il sera universel et à points. Chaque euro cotisé donnera les mêmes droits à tous et chaque heure travaillée permettra d’acquérir des droits à la retraite. À terme, les 42 régimes de retraite existants devraient donc se fondre dans le nouveau système universel.
Le montant de la pension ne sera plus calculé sur la base des 25 meilleures années de salaires (privé) ou des six derniers mois (public), mais en combinant deux facteurs : la valeur d’acquisition du point (1 point pour 10 euros cotisés) et la valeur de service du point (0,55 % de retraite annuelle pour point au démarrage de la réforme).
La volonté du gouvernement est de rééquilibrer le système au profit des femmes, des travailleurs aux carrières heurtées et des petits salaires.
Côté calendrier, après une phase importante de négociation et une consultation citoyenne, la réforme devrait être débattue et votée au parlement d’ici juillet 2020 pour une entrée en vigueur en 2025. Elle s’appliquera aux personnes nées après 1963, mais les droits acquis dans le système actuel seront sauvegardés et transposés dans le futur dispositif.
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA Magazine n°111, pages 20 à 22
Mise en ligne d’une plate-forme de consultation citoyenne
Depuis le 3 octobre, le Gouvernement a mis en ligne une plate-forme de consultation citoyenne permettant aux Français de « s’exprimer sur les priorités et les solutions proposées pour le futur système universel » au travers d’un questionnaire complété en cinq minutes.
Deux autres modules sont disponibles sur le site, le premier présentant les principales préconisations du Haut-Commissaire et permettant à chacun de déposer un avis en dix minutes, et un second permettant de poser une question à Jean-Paul Delevoye, Haut-Commissaire aux retraites, qui répondra chaque semaine aux cinq questions les plus pertinentes.
Pour compléter l’information des usagers, on trouve également sur le site une vidéo décrivant le nouveau système, un calendrier de la réforme, l’accès au rapport Delevoye et deux allocutions du Haut-Commissaire et d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.
Retrouvez le site dédié à la consultation citoyenne en suivant ce lien.