Prudence et attentisme au sujet de la « cagnotte Covid », sécurité et conformisme en matière d’épargne, mais aussi immaturité en ce qui concerne la réforme des retraites : l’enquête 2021 « Les Français, l’épargne la retraite et la dépendance » brosse un portrait contrasté des habitants de l’hexagone. Réalisée par le Cercle de l’Épargne et AMPHITÉA, en partenariat avec AG2R LA MONDIALE, cette 9e étude est fortement marquée par l’impact de la crise sanitaire.
1 – Les Français et leur « cagnotte Covid »
Les Français ont épargné 157 milliards d’euros de plus depuis le début de la pandémie. L’assurance vie témoigne de cet effort spectaculaire avec une collecte de 100 milliards d’euros en seulement huit mois, depuis le début de l’année 2021 : une performance encore jamais atteinte par le placement financier favori des épargnants.
Si 27 % des sondés déclarent avoir épargné plus que d’habitude durant la crise du coronavirus, ce sont les jeunes qui se distinguent avec 38 % des 18-25 ans qui ont épargné davantage.
Mais que vont faire les épargnants de leur cagnotte ? Signe de l’incertitude des temps, 47 % des personnes interrogées entendent conserver l’argent mis de côté sous forme liquide et mobilisable à tout moment. 33 % veulent même accroître leur effort d’épargne, mais seulement 12 % envisagent d’orienter cette épargne vers des placements à long terme.
2 – Épargne, sécurité et conformisme
Côté placements, c’est la pierre qui tire, une fois encore, son épingle du jeu avec 62 % des sondés qui la plébiscitent comme placement intéressant. Le livret A, pourtant peu rémunérateur, a gagné 11 points d’opinions positives depuis le début de la pandémie, notamment auprès des jeunes de moins de 25 ans qui sont 43 % à le juger intéressant.
Ces jeunes sont particulièrement attirés par le bitcoin : 20 % des moins de 35 ans le jugent rentable. En résumé, les Français privilégient la sécurité au rendement. Ils appellent également de leurs vœux, à 49 %, une baisse des droits de donation et se déclarent contre une hausse des impôts sur les plus-values immobilières sou sur l’assurance vie.
3 – Retraite : le grand paradoxe
Près des deux tiers des Français (64%) pensent que sans réforme, notre système de retraite sera menacé de faillite d’ici quelques années.
Mais ce réalisme dicté par le choc démographique des baby-boomers, ne va pas jusqu’à leur faire accepter une réforme qui aurait, directement ou indirectement, un impact sur l’âge de départ.
Seulement 29 % des sondés sont pour un report progressif de l’âge de départ, et 20 % pour l’allongement de la durée de cotisation.
4 – Les Français partagés sur la dépendance
C’est à partir de 2025, quand les baby-boomers vont atteindre les 80 ans, que le choc de la dépendance va prendre toute sa signification.
Conscients qu’il faut anticiper cette crise, les Français sont 52 % à se dire favorables à une assurance dépendance obligatoire ; 48 % préférant une assurance individuelle facultative.
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