Abonnez-vous à la Lettre d'informations "AMPHITÉA infos"
Réélu le 24 avril, Emmanuel Macron entame un second mandat à la tête de l’État. À quoi faut-il s’attendre en matière de protection sociale, d'épargne et de patrimoine ? Quelles sont les réformes susceptibles d’être menées à bien par le Président, si toutefois les législatives lui donnent une majorité ? Voici de qu'il faut retenir sur le programme qu'il a défendu lors de la compagne électorale.
En matière d’épargne, le premier quinquennat n’a pas été avare de réformes avec deux dossiers menés à terme : l’instauration de la flat tax, ce prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, et la refonte de l’épargne retraite avec la loi Pacte.
Évoquant son second mandat, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que l’épargne longue sera sa priorité. Elle est selon lui, « l’alpha et l’omega du financement de l’économie. Sa visibilité et sa stabilité doivent être favorisées pour permettre son orientation vers l’économie réelle ».
Rien d’étonnant donc si le Président dit vouloir maintenir le statut de l’assurance vie, placement financier préféré des Français, mais aussi celui des dividendes.
Côté fiscalité, il a annoncé vouloir maintenir l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI), tout en envisageant une réforme de la fiscalité patrimoniale. Objectif : faciliter la transmission du patrimoine.
La crise de la Covid 19a été le révélateur d’une crise grave de notre système de santé et celui-ci a logiquement été au cœur des propositions des candidats.
Pour sa part, Emmanuel Macron veut lutter contre les déserts médicaux et avance un certain nombre de mesures qui devraient se cumuler pour parvenir à un vrai résultat : délégation de tâches aux pharmaciens et aux infirmiers, développement de la téléconsultation, régulation des installations de médecins, ou encore recours accru aux internes.
La prévention est également une priorité pour le nouveau président qui souhaite notamment instaurer un bilan de santé complet et gratuit à 25, 45 et 60 ans. Les personnes souffrant de maladies chroniques devraient aussi pouvoir bénéficier d’un accompagnement personnalisé et connecté.
Enfin, l’hôpital en crise doit faire l’objet de revalorisations salariales, de recrutement de personnels et d’une refonte de la gouvernance des établissements.
Les travailleurs indépendants peuvent déjà se féliciter du nouveau statut, plus protecteur, que le Parlement a voté en févier 2022. Le 2e quinquennat Macron devrait améliorer encore la situation avec de nouvelles dispositions en faveur des artisans, commerçants et professionnels libéraux : une baisse des charges et l’assurance de bénéficier de 550 euros de revenus supplémentaires par an pour ceux qui gagnent l’équivalent du Smic.
Pas de surprise concernant la future réforme des retraites : Emmanuel Macron n’a fait que revoir légèrement sa copie du 1er quinquennat en lâchant un peu de lest, campagne électorale oblige : l’âge de départ passera donc finalement de 62 à 64 ans en 2027-2028, avec une mise en œuvre progressive de quatre mois par an. Ménageant l’avenir, le président envisage un âge de départ à 65 ans, si nécessaire, à l’horizon 2031.
Côté méthode, une nouvelle consultation est annoncée avec un lancement de la réforme dès l’automne. Sinon, la révision des dispositifs concernant la pénibilité et les carrières longues est toujours d’actualité, de même que la fin des régimes spéciaux. Promesse de campagne, la revalorisation des pensions doit se traduire notamment par un relèvement du minimum contributif de 980 à 1 100 euros.
Faire de la France « la nation du bien-vieillir », voilà un beau slogan de campagne qui ne préjuge pas de la manière d’y parvenir.
Même flou artistique pour les mesures annoncées dont on ne sait pas, pour le moment, comment elles vont être financées : aide aux personnes âgées pour l’adaptation de leur logement, recrutement de 50 000 infirmiers et aides-soignants supplémentaires dans les Ehpad d’ici à 2027, ou encore amélioration des conditions de travail des professionnels du grand âge…
Une piste est envisagée : le relèvement de l’allocation personnalisée d’autonomie. Sinon, il faudra compter sur la grande conférence sociale qui doit se pencher sur le financement de la perte d’autonomie pour trouver de l’argent.
Par : Frank Mauerhan Publié le : 5 mai 2022