Santé : accès aux soins et crise des hôpitaux
La crise du Coronavirus n’a fait qu’amplifier la prise de conscience des Français au sujet de l’état de leur système de santé. S’il vaut mieux se faire soigner chez nous que dans bien d’autres pays, l’accès aux soins demeure parfois difficile, notamment dans les déserts médicaux, et les services hospitaliers souffrent d’un sous-effectif chronique.
Ces deux sujets font donc logiquement l’objet de toutes les attentions des candidats.
À gauche et à l’extrême gauche, on défend l’idée d’une grande sécurité sociale, sans toutefois préciser comment on pourrait la financer.
Le président sortant, lui, promet une concertation entre professionnels, élus locaux et patients, pour lutter contre les déserts médicaux.
Les autres candidats sont plus précis : suppression de la liberté d’installation pour Yannick Jadot et Nathalie Arthaud, embauche de médecins salariés par l’État pour Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, déploiement d’internes pour Anne Hidalgo, développement de la téléconsultation et tarif de la consultation médicale modulé selon les zones géographiques chez Marine Le Pen, ou encore rattachement des agences régionales de santé aux régions et revalorisation de la consultation chez les généralistes (30 euros) pour Valérie Pécresse.
Enfin, la prévention est aussi un sujet de proposition, de nombreux candidats de droite comme de gauche s’accordant sur la nécessité de mieux la promouvoir.
Dépendance : qui va payer ?
Faisant l’objet d’une cinquième branche de la Sécurité sociale depuis 2021, la prise en charge de la dépendance est un sujet d’autant plus d’actualité que ce dispositif a besoin d’être précisé, notamment dans son financement. En période électorale où les candidats ont tendance à faire valser l’argent public, le sujet fait donc l’objet d’une surenchère qui n’engage, selon la formule, que ceux qui y croiront.
C’est logiquement à gauche que les propositions sur la dépendance sont les plus généreuses. Anne Hidalgo souhaite, par exemple, la création d’un service public pour accompagner les personnes en perte d’autonomie, tandis que Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou veulent une prise en charge complète par la collectivité des personnes dépendantes.
Mais le scandale Orpéa a aussi créé un électrochoc, conduisant les candidats à proposer de réformer a gestion des établissements d’accueil ou encore le statut des aidants. Éric Zemmour et Valérie Pécresse, par exemple, veulent que ces aidants bénéficient d’un véritable statut social spécifique, tandis que Fabien Roussel et Marine Le Pen se rejoignent sur la nécessité d’allonger la durée du congé dont bénéficient les aidants.