Votre parcours professionnel ?
En 2012, après un doctorat en pharmacie et un diplôme de HEC, j’ai créé Medappcare, une startup dont la vocation était de certifier les applis et les sites internet traitant de la santé, du handicap et du bien vieillir.
Sur les stores d’applications pour smartphones, on ne trouve, en effet, pas moins de 350 000 applis de cette nature, et il s’en crée environ 10 000 nouvelles tous les ans. Or, toutes ne sont pas forcément de qualité. Sur la base d’un certain nombre de critères, Medappcare en garantit la fiabilité.
Medappcare était le premier organisme certificateur à avoir été accrédité par les pouvoirs publics pour ce type d’activité dans le monde.
Quand j’ai vendu et quitté la société, en 2019, nous avions déjà évalué une centaine d’applis, et développé toute une activité de formation à l’intention des professionnels de santé, afin de les guider dans leurs choix d’outils numériques.
Qu’avez-vous fait après avoir vendu votre entreprise ?
Chez Medappcare, j’ai eu l’occasion de travailler avec un grand nombre de startups, d’associations de patients, d’hôpitaux, de laboratoires pharmaceutiques, d’institutionnels, d’assureurs… Et quand le ministère de la Santé a décidé de faire du numérique en santé une priorité nationale, on a pensé à moi.
On m’a proposé de rejoindre la Délégation au Numérique en Santé (DNS) nouvellement créée. Après avoir beaucoup réfléchi, j’ai pris la décision de vendre mon entreprise à un grand groupe et de rejoindre cette nouvelle aventure, en tant que directeur de projets.
Il s’agissait de travailler sur la certification non plus d’applis individuellement mais de tout un secteur entier, en mettant en place des référentiels d’interopérabilité, de sécurité et d’éthique. L’épidémie de la Covid-19, qui s’est déclenchée peu après mon arrivée, a considérablement accéléré les choses.
Comment cela ?
La DNS a piloté et participé à l’émergence de plusieurs systèmes d’information cruciaux dans la lutte contre la pandémie. C’est à elle et ses partenaires que l’on doit, par exemple, le SI-DEP de remontée des résultats de dépistage ou encore de VAC-SI avec l’Assurance maladie pour remonter les certificats de vaccination.
À la suite de la crise sanitaire, la DNS a vu son périmètre et ses budgets augmenter via des programmes nationaux d’investissement d’envergure tels que le Segur numérique et France 2030. Ses équipes se sont étoffées, passant d’une dizaine d’agents à une soixantaine désormais.
Parmi ses réalisations phares, il y a notamment Mon espace santé, grâce auquel l’ensemble des usagers peuvent accéder à leurs documents de santé et les partager avec les professionnels de santé. C’est le carnet de santé numérique de tous les Français.
Au sein de la DNS, j’ai principalement travaillé sur les projets en lien avec l’innovation et la recherche en santé numérique. Et aujourd’hui, je codirige cette structure qui est devenue une direction à part entière au sein du ministère.
Arrivez-vous à trouver le temps pour d’autres activités ? Pour vous consacrer à des hobbies ?
Hormis AMPHITÉA, pas du tout. J’ai plein d’idées, mais le temps me manque. Je me rattraperai plus tard.
Votre rôle de Correspondant régional AMPHITÉA ?
J’ai à cœur de participer à toutes les réunions auxquelles sont présents les adhérents mais aussi les représentants de AG2R La Mondiale.
J’apporte mon regard et celui de ma génération qui est forcément très porté sur le numérique.
Autour de moi, je m’efforce aussi de faire de la sensibilisation : je parle de l’importance de la prévoyance, de la retraite et de la protection sociale.
Une anecdote en lien avec AMPHITÉA ?
Quand j’ai créé Medappcare, j’ai notamment souscrit un contrat de prévoyance chez AG2R LA MONDIALE. J’ai alors reçu un courrier me disant que j’avais cotisé à AMPHITÉA. J’ignorais de quoi il s’agissait.
En me renseignant, j’ai appris que c’était une association qui portait la voie des adhérents. Comme je trouvais cela très intéressant, j’ai demandé à AG2R La Mondiale de me mettre en relation. Et c’est comme ça, alors que je n’avais pas encore 30 ans, que je suis devenu le plus jeune Correspondant régional d’AMPHITÉA.