Votre parcours professionnel ?
Mon parcours est loin d’être linéaire. À la fin de mes études, j’ai eu la chance de pouvoir concilier mon intérêt pour le tourisme avec ma passion des baleines : j’ai passé 10 ans sur une île à Madagascar qui est leur sanctuaire pendant l’hiver austral.
Là-bas, j’ai participé à la création d’une entreprise touristique d’hébergement et d’observation des baleines.
En 2000, mon fils étant en âge d’aller à l’école, j’ai décidé de revenir vivre à La Réunion, dont je suis native.
Comme j’avais de l’expérience dans l’hôtellerie-restauration, j’ai trouvé un poste de directrice d’hôtel.
Puis, en 2005, je suis devenue gérante de l’hôtel-restaurant Le Relais des Cimes, que je dirige toujours.
Votre implication dans d’autres activités ?
Je suis très attachée à mon village, Hell-Bourg, qui appartient à la commune de Salazie.
Ici, je m’investis dans deux associations : l’une a pour objet la préservation du patrimoine bâti, car Hell-Bourg a un patrimoine remarquable ; et l’autre a pour mission l’amélioration du cadre de vie des habitants et des touristes.
Votre région et ce qu’il faut absolument découvrir ?
La Réunion est une île d’une grande diversité, on y passe de la mer à la montagne, de la baignade à la randonnée…
Ce que j’aime vraiment, c’est le caractère volcanique de l’île : le piton de la Fournaise est l’un des volcans les plus actifs au monde, et nous avons la chance de pouvoir assister à des éruptions absolument grandioses.
L’un de mes endroits préférés est la route des Laves, où l’océan rencontre le volcan.
Vos hobbies et vos passions ?
Je reste passionnée par les baleines. À chaque hiver austral, on peut les observer.
Je m’intéresse aussi à la géologie, aux pierres.
J’aime également la lecture, qui me ressource vraiment. Je viens de relire avec plaisir À l’est d’Eden, de John Steinbeck.
Et avant cela, Le Périple de Baldassare, d’Amin Maalouf, et Toutes ces vies jamais vécues, d’Anuradha Roy. Des livres plein d’humanité.
Et puis, j’ai la chance d’être grand-mère d’un petit garçon, à qui je consacre du temps.
Quels sont les plats que vous mettez en avant dans votre établissement ?
Mon restaurant propose essentiellement de la cuisine créole, qui est une cuisine métissée, faite des apports des nombreuses populations de l’Île.
Manger créole, c’est mélanger les saveurs, les accommoder et les associer de plein de façons différentes.
C’est, par exemple, manger du riz avec des légumes secs, comme en Inde, y ajouter des plantes apportées par les Malgaches, ou encore des petits condiments pimentés venus d’Inde.
En ce moment, nous proposons de la joue de légine, un poisson des mers australes, dont la chair est très moelleuse. Nous l’accommodons avec du lait de coco et une plante aromatique, le kaloupilé, qui est extrêmement parfumée (voir recette).
Votre rôle de Correspondante régionale AMPHITÉA ?
En tant que Correspondante régionale, je participe aux événements organisés par AMPHITÉA. L’enjeu est de faire avancer des dossiers en lien avec la protection sociale des chefs d’entreprise.
Mon rôle est d’informer, voire d’assister les dirigeants de petites entreprises, qui manquent toujours de temps.
À travers les informations dont je peux disposer et la compréhension que je peux avoir de leurs besoins, j’essaye de les aider.
La recette des joues de légine* au lait de coco
Ingrédients pour 4 personnes
• 6 joues de légine par personne
• Du gingembre
• 1 branche de thym
• 7 gousses d’ail
• Quelques feuilles de caloupilé
• 1 litre de lait de coco
• 1 cuillère d’huile
• 1 cuillère de massalé
• Du gros sel
Préparation
• Peler l’ail et le gingembre, les écraser avec le gros sel et le caloupilé, faire revenir le tout dans l’huile.
• Lorsque le caloupilé dégage son parfum, ajouter le massalé.
• Laisser quelques secondes à feu vif puis verser le lait de coco. Y ajouter la branche de thym.
• Au premier bouillon, y plonger les joues de légine et laisser cuire doucement 10 à 156 minutes selon la taille des joues de légine.
• Servir avec un riz sauté et une rougail de tomates.
*Peu connue en France métropolitaine, la légine australe est considérée comme l’un des meilleurs poissons du monde. Vous pouvez le remplacer par de la lotte.