Engagée il y a vingt ans, la fusion de l’AGIRC et de l’ARRCO, les deux caisses de retraite complémentaires des salariés du privé, a trouvé son aboutissement le 1er janvier 2019 avec la création d’un seul et unique régime complémentaire. Dans son mensuel d’avril 2020, le Cercle de l’Épargne évoque la longue histoire de cette fusion et fait le point sur les perspectives d’avenir de l’AGIRC-ARRCO.
L’article rappelle tout d’abord le fonctionnement des deux régimes, basé sur la technique des points : « Les cotisations versées chaque année sont converties en points de retraite en divisant le montant des cotisations par le prix unitaire d’achat du point ou salaire de référence de l’année considérée ».
Après avoir rappelé que le rapprochement et le redressement financier étaient deux priorités des gestionnaires de retraites complémentaires depuis le début des années 90, le Cercle de l’Épargne liste ensuite toutes les étapes qui ont conduit à la fusion jusqu’à la dernière en date : la prise en compte, au 1er janvier 2019, d’un “coefficient de solidarité” destiné à inciter les affiliés à repousser la liquidation de leurs droits à la retraite.
Deux décennies d’efforts ont amené la nouvelle caisse à réaliser en 2019 un excédent de 1,2 milliard d’euros. Un résultat “spectaculaire” qui a dépassé les prévisions de retour à l’équilibre initialement fixées à 2020 par les partenaires sociaux après un déficit de 1,4 milliard d’euros en 2018.
Trois raisons à ces bons résultats provisoires de l’AGIRC-ARRCO : « La hausse des cotisations décidée en 2015, la mise en place du mécanisme de bonus-malus et la bonne tenue de l’emploi ».
Mais l’AGIRC-ARRCO a tiré profit de la bonne tenue des marchés financiers en 2019 avec un résultat financier positif de 700 millions d’euros. « De fait, note l’article du Cercle, un tiers des réserves de la caisse est investi sur le marché actions. Les sommes placées ont bénéficié d’une valorisation de l’ordre de 10 % sur un an et atteignent 66,7 milliards d’euros fin 2019, soit près de 80 % des dépenses annuelles de la caisse ».
Reste que cette photographie au 31 décembre 2019 ne prend naturellement pas en compte l’effet de l’épidémie du Coronavirus sur les marchés. Mais si Jean-Claude Barboul, président de l’AGIRC-ARRCO a fait mention de 3 milliards d’euros de pertes depuis le 1er janvier 2020, « il considère que la forte volatilité des marchés à laquelle nous faisons face ne remet pas en cause les projections à court et moyen terme réalisées par les partenaires sociaux ». Le président de la caisse a en effet « confirmé le maintien des excédents pour les quatre années à venir et le respect de l’objectif de ramener les réserves à 50 % des dépenses annuelles en 2033 ».