André Renaudin, toute votre carrière s’est déroulée dans le monde de l’assurance. Tout d’abord en tant que commissaire-contrôleur des assurances, puis comme conseiller assurance au cabinet du ministre de l’économie, des finances et du budget. Vous rejoignez ensuite le monde de l’entreprise en 1990 comme directeur de l’International des AGF, puis délégué général du Groupement des assurances de personnes à la FFSA dont vous devenez délégué général en 2001. Début 2005, vous rejoignez LA MONDIALE auprès de Patrick Peugeot, auquel vous succédez. Vous êtes alors le principal artisan du rapprochement structurel avec AG2R et Prémalliance, avant que ne suivent ViaSanté et Réunica. Le parcours est impressionnant, comment avez-vous vécu ce passage dans différents univers ?
André Renaudin : Comme une succession d’opportunités, souvent inattendues et vécues intensément ! La continuité, c’est ce monde de l’assurance que j’ai choisi, que j’aime et qui me l’a bien rendu. Il est souvent bien critiqué, alors qu’il y a de la noblesse à couvrir les aléas de la vie au sens large, toutes natures confondues, dès lors que l’on met en majeur l’intérêt des assurés et l’intérêt général. Ce qui n’exclut pas des antagonismes, des intérêts divergents, des tensions … dans notre pays très régulé en la matière, la fiscalité en plus ! Dans un cabinet ministériel, une fédération professionnelle, une société anonyme ou un groupe paritaire et mutualiste, l’approche du métier et de son rôle social est fondamentalement la même : l’assurance est toujours le mécanisme par lequel des personnes, physiques ou morales, s’organisent ou sont organisées, en tant que communauté, contre la contingence, acceptant que tous donnent un peu afin qu’aucun ne perde trop.
Diriger LA MONDIALE était un gros challenge, j’en avais conscience, et les échanges avec les administrateurs qui m’ont auditionné n’ont laissé aucun doute ! La préparation du premier plan d’entreprise que j’ai piloté a mis en lumière l’alternative bien classique entre perdre son indépendance à moyen terme ou aller de l’avant ! Au fond, AG2R était face à la même perspective.
Ensemble, nous avons créé une dynamique novatrice et gagnante Le monde de la protection sociale est passionnant ; il fait face et répond à de très gros enjeux sociétaux, portés par les réalités économiques, sociales et démographiques.
Quel est le sens que vous avez voulu donner à ces mariages, sous forme de fusions ou de partenariats ?
André Renaudin : Permettez-moi une analogie entre personnes physiques et personnes morales. Les deux naissent, grandissent, se développent, évoluent… Dans la vie, certains trouvent le bonheur dans leur village, d’autres dans des mégalopoles : c’est vrai sur tous les continents, depuis longtemps.
Pensez à César : « Je préférerais être le premier dans ce petit village que le second dans Rome ». C’est un choix, les deux options “small is beautiful” et “big is wonderful” sont respectables.
Avant leur mariage, LA MONDIALE et AG2R étaient devenues des entreprises trop grosses et trop généralistes dans leur secteurs respectifs pour une stratégie de niche, selon le principe “small is beautiful”. D’autant plus que ces dernières années, les bouleversements réglementaires, financiers, sociaux, ont transformé notre environnement dans une mesure telle qu’il n’est plus possible, pour un acteur de taille modeste, de prétendre à la fois à l’indépendance et à la pérennité.
Je serais incomplet si je ne rappelais que les partenaires sociaux s’étaient engagés dans la même voie de rationalisation de la retraite complémentaire Agirc-Arrco et du pilotage des groupes de protection sociale. Ils avaient même prévu une taille minimale au sein du régime.
Le partenariat stratégique entre LA MONDIALE et AG2R, autour d’Arial Assurance et l’assurance santé, aura été le point d’appui sur lequel j’ai actionné le levier d’une stratégie commune, qui s’est naturellement prolongé par la suite avec les groupes et sociétés que vous mentionnez.
Plus globalement, je vois dans chaque rapprochement et chaque partenariat que nous avons conclus, l’expression que le Groupe et ses partenaires partagent une même vision de leur rôle dans le paysage de la protection sociale. La volonté, aussi, d’unir leurs ressources pour revendiquer et défendre cette véritable “raison d’être”. Il s’agit chaque fois de donner corps à ce qui fait sens, c’est-à-dire de bâtir un groupe qui soit un acteur complet de l’assurance de la personne et de la protection sociale. Ce faisant, nous avons participé à la recomposition de notre secteur d’activité et j’en suis fier.
NDLR
Small is beautiful : littéralement “petit est beau”, autrement dit, pas besoin d’être grand pour être efficace, car les petites entreprises aussi font de grandes choses.
Big is wonderful : littéralement “grand est merveilleux”, autrement dit, les grandes entreprises sont plus fortes pour affronter les défis de l’économie contemporaine
Quelles ont été les conséquences de la construction du Groupe pour AMPHITÉA ?
Pierre Geirnaert : La création du groupe AG2R LA MONDIALE est intervenue en 2008 alors que le Conseil d’administration d’AMPHITÉA me portait à la présidence de l’Association. La première conséquence a été de transférer tous les adhérents des autres associations d’origine de l’institution AG2R vers AMPHITÉA. Nous sommes ainsi passés d’environ 230 000 adhérents à plus de 400 000, faisant ainsi d’AMPHITÉA l’une des trois premières associations souscriptrices du marché de l’assurance en France !
Cette évolution très significative a-t-elle été source de novations ?
Pierre Geirnaert : Effectivement, afin que l’Association soit vraiment représentative dans un rôle de partenariat actif auprès de l’assureur, nous avons créé très rapidement en 2008 deux comités composés d’adhérents ; un comité « produits » qui travaille avec les responsables du marketing du Groupe et un autre appelé comité de “gestion”, devenu aujourd’hui comité “parcours client”. Deux autres comités ont également été mis en place : un comité “communication”, un autre “Outre-Mer”, spécifique aux questions en lien avec les activités des DOM-TOM.
Tout au long de votre mandat de Directeur général, vous avez eu à vos côtés comme partenaire l’association AMPHITÉA. Comment définiriez-vous cette relation ?
André Renaudin : Le caractère fusionnel de cette relation vient du fait que nous défendons la même communauté : les assurés du Groupe qui sont aussi les adhérents de l’Association. Il n’y a pas d’antagonismes lorsque l’assureur est mutualiste ou paritaire, puisque les assurés sont en même temps sociétaires de la mutuelle ou participants à l’institution qui les couvrent : nous représentons les mêmes personnes, par la voie collective pour AMPHITÉA.
Si chacun a son rôle à jouer et si le regard sur une question peut être parfois différent, le dialogue est toujours enrichissant et constructif, chaque partenaire se nourrissant et grandissant de ce que l’autre lui apporte.
Au fond, AMPHITÉA représente un vecteur original de solidarité. Dans les territoires grâce à son implantation, également auprès d’assurés désireux de mieux comprendre les mécanismes de l’épargne et de l’assurance, l’Association complète opportunément le rôle de conseil du Groupe. La présence d’une association d’assurés au cœur de la stratégie de l’entreprise est également gage de cohésion et d’unité du Groupe dans son modèle paritaire et mutualiste.
Le fonctionnement d’AMPHITÉA semble être une exception dans le monde des associations souscriptrices ?
Pierre Geirnaert : La grande particularité d’AMPHITÉA est d’avoir un réseau d’une centaine de Correspondants régionaux, implantés sur tout le territoire de l’hexagone et dans les Départements et Territoire d’Outre-Mer.
Ces Correspondants régionaux qui ont des contacts avec d’autres adhérents dans leur région, représentent de manière très concrète l’ensemble de nos adhérents. Nous les incitons à participer de manière très active au dialogue, aux échanges avec l’assureur et ce sans langue de bois, mais toujours dans un esprit constructif. Il existe ainsi une véritable synergie avec les services de l’assureur et les collaborateurs du réseau commercial.
Ces dernières années, le monde de l’assurance a été secoué par la baisse des taux qui impacte le rendement des contrats et oblige les assureurs à des changements de stratégie. Comment pensez-vous que cette situation va évoluer dans les années qui viennent ?
André Renaudin : Cela fait au moins 30 ans, désormais, que les taux baissent et cette situation a bien été intégrée dans la stratégie des assureurs en général et celle d’AG2R LA MONDIALE en particulier, avec les spécificités des deux périmètres, assurance vie et prévoyance santé.
Notre première réponse est de maîtriser nos choix, puisque nous sommes gestionnaires de nos 135 milliards d’euros d’actifs aux bilans, et de continuer à nous distinguer par la recherche de l’excellence opérationnelle et l’efficacité de gestion. C’est le sens de notre plan d’entreprise Impulsion 20-22, qui nous a permis d’accélérer notre transformation dans un environnement toujours plus incertain. Nos résultats témoignent de la pertinence de notre modèle : au cœur de la pandémie, en 2020, nous avons renforcé notre solidité plus qu’aucun autre acteur paritaire. Nos transformations nous permettent donc d’envisager sereinement les prochaines années et de suivre les grandes évolutions de la protection sociale.
En produits d’épargne, nous devons aussi écouter nos concitoyens ! S’il faut accompagner les épargnants vers des supports en unités de compte, plus rémunérateurs dans un contexte de taux bas – et AMPHITÉA joue ici un rôle clé – il n’en demeure pas moins que nos sociétaires et clients veulent des fonds en euros : nous devons répondre au mieux à cette attente, en la pilotant…
Cette situation va-t-elle continuer dans les années qui viennent ?
André Renaudin : Je pense que les taux vont rester durablement bas, car les États sont tellement endettés que les faire remonter, inflation ou pas, serait lourd à assumer. La vraie question à se poser est de savoir si les jeunes supporteront de payer toute leur vie les dettes de leurs aînés, ou s’ils vont préférer aller travailler et vivre dans des pays où la dette publique ne représente pas 115 % du PIB…
Comment a réagi AMPHITÉA à cet environnement exceptionnel des taux bas ?
Pierre Geirnaert : AMPHITÉA donne sur son site des informations et quelques conseils de souscription de contrats d’épargne en fonction de critères propres à ses adhérents, tels que l’âge, la durée d’épargne, etc. En priorité, il faut savoir que les épargnants veulent conserver l’épargne dont le capital est mobilisable à tout moment. Face à la baisse des taux, la sécurité est privilégiée avant le rendement, car l’épargnant peut perdre en pouvoir d’achat si l’inflation est supérieure au rendement.
Les mentalités face à la prise de risque évoluent lentement, mais les solutions d’investissements sont nombreuses notamment sur les supports en unités de compte, et nous recommandons à nos adhérents de se rapprocher de leur conseiller commercial afin d’étudier avec lui le ou les contrats les mieux adaptés à leur situation, sachant que les placements sur des unités de compte ont toujours été plus rémunérateurs que ceux sur fonds euros qui sont les plus impactés par la baisse des taux.
La crise sanitaire a eu raison de la réforme des retraites, renvoyée à plus tard. Il va pourtant bien falloir un jour en venir à bout… ?
André Renaudin : Comme j’aime à dire, la bille de la réforme des retraites continuera de rouler ! Elle se fera… plus tard, c’est certain. La vraie question est celle de son contour et son ambition.
Sur le fond, je suis sensible à l’idée du candidat, devenu Président de la République, qu’un euro cotisé doive ouvrir les mêmes droits à tous. C’est du bon sens et c’est généreux : il faut donc notamment faire converger les régimes spéciaux et les modes de réversion.
A contrario, quand j’entends parler d’équilibre financier du système à long terme, j’ai du mal à comprendre. Prévoir aujourd’hui ce qui se passera dans 40 ans, c’est-à-dire en 2062, me paraît bien irréaliste et je ne crois pas aux modèles qui dépassent 2030… Par ailleurs, j’ai du mal à voir ce que veut dire équilibre financier dans un système par répartition…
Ceci dit, il s’agit d’une légitime préoccupation de nos concitoyens : la nécessité d’une réforme des retraites fait désormais l’objet d’un consensus parmi eux. 64 % pensent que le système de retraite tombera en faillite d’ici quelques années, s’il n’est pas profondément réformé, selon la dernière réalisée par le Cercle de l’Épargne et AMPHITÉA.
Alors vers quoi faut-il aller ?
André Renaudin : Ma conviction est qu’il serait dommageable de traiter la question du système de retraite indépendamment de celle des revenus des actifs, de la solidarité intergénérationnelle qui concerne aussi le financement du système de santé, et de celle du financement de la perte d’autonomie des personnes âgées. Cette vision globale doit notamment inclure les différentes natures de ressources de protection sociale, cotisations ou CRDS. Si les régimes de retraite complémentaire disposent de réserves substantielles, notamment en Agirc-Arrco, la Caisse d’amortissement de la dette sociale laisse aux générations futures une énorme dette.
Face à une problématique comme celle de la réforme des retraites, quel rôle doit jouer AMPHITÉA ?
Pierre Geirnaert : Tout ce que je peux affirmer aujourd’hui, c’est que l’Association sera, comme toujours, très attentive à ce que cette réforme à venir apportera comme modifications dans l’épargne à long terme constitutive des retraites supplémentaires. Comme pour la souscription du PERI, nous solliciterons toutes les compétences qui permettront d’étudier les solutions assurantielles qui répondront aux attentes et besoins de nos adhérents.
En 2019, l’arrivée du nouveau Plan d’Épargne Retraite (PER) a bouleversé le monde de l’assurance retraite. Une bonne chose ?
André Renaudin : Un vrai bouleversement, assurément, de la retraite supplémentaire ! Pour moi, un vrai contrat retraite devrait uniquement proposer une sortie en pension de retraite, c’est-à-dire en rente capitalisée. Malheureusement, cette retraite en capitalisation n’a pas réussi à faire sa place : sur 100 € de pensions versées, moins de 4 € proviennent d’un contrat en capitalisation, toutes natures confondues.
Au travers de la Loi dite Pacte, le ministre Bruno Le Maire a inscrit la possibilité de sortie en capital, ce que je peux comprendre : c’est un choix politique pour faire décoller la retraite par capitalisation. Là est le vrai défi du PER : faire de la retraite par capitalisation un pilier, plus qu’un simple supplément, du revenu à la retraite. L’engouement pour ce nouveau contrat semble lui donner raison.
Nous observons actuellement un très fort dynamisme de l’activité d’épargne. Comme l’annonçait la FFA fin septembre, la collecte en assurance vie n’a jamais été aussi élevée, à cent milliards d’euros sur les huit premiers mois de l’année. La conjoncture particulière dans laquelle nous nous trouvons – entre le rebond post pandémique et une vive reprise économique qui confinerait presque à la surchauffe – n’a pu jouer seule.
En unifiant et en clarifiant les dispositifs d’épargne retraite et en les rapprochant de l’épargne salariale, la loi Pacte de 2019 a posé les conditions de ce formidable développement. Développement qui est d’ailleurs toujours en cours. Dans la même étude Cercle de l’Épargne/AMPHITÉA que je citais précédemment, des axes de progrès clairs apparaissent : relativiser encore l’attachement des Français à l’épargne de précaution, faire connaître le PER, dont deux tiers de nos concitoyens n’ont jamais entendu parler, convaincre ceux qui hésitent encore…
Qu’est-ce qui a poussé AMPHITÉA à souscrire le nouveau Plan de Retraite Individuel ?
Pierre Geirnaert : Le thème de la retraite demeure en France un sujet plus souvent évoqué que réellement abordé, avec des solutions qui se sont empilées au fur et à mesure depuis des années sans grande cohérence, ni clarté.
Aussi, toute notre attention s’est portée sur le nouveau PER, lorsque celui-ci est arrivé sur le marché fin 2019. Sans entrer dans les détails de ce plan, il est important de souligner que nous avons sollicité notre partenaire assureur pour que des contacts réguliers s’établissent entre les experts retraite du Groupe et nos Correspondants régionaux. L’objectif consistait à échanger ensemble, à apporter de l’information sur les évolutions de cette nouvelle solution et à répondre à leurs interrogations.
Ainsi, plusieurs dizaines de réunions ont été organisées et, au final, la souscription a été réalisée, offrant ainsi aux adhérents la possibilité de souscrire ce contrat en toute connaissance de cause. J’ajouterai qu’un guide AMPHITÉA, prêt à être diffusé, a été réalisé en collaboration avec le Cercle de l’Épargne et constitue le résultat final de tout ce travail d’échanges, de réponses aux nombreuses questions posées dans le cadre de ces échanges.
AMPHITÉA a décidé de mettre l’accent dans son magazine sur les services que le groupe offre à ses clients et il y en a beaucoup ! C’est une vraie volonté pour vous d’accompagner vos assurés tout au long de leur vie ?
André Renaudin : Je pense depuis longtemps que le service à la personne est le complément naturel de l’assurance de la personne. Plus globalement, de la même façon que nous sommes rentrés dans l’ère de l’instantané et de l’inattention, nous sommes entrés dans une société de services. Si le rêve de nos grands-parents ou parents était de posséder une voiture, la génération actuelle privilégie l’usage : les transports en commun, la location, ou tout simplement le taxi répondent à la question à moindre coût global. J’ai certes conscience que ce choix est plus facile en ville qu’en zone rurale, néanmoins, ce qui compte, c’est le service rendu, pas la possession.
De la même façon, face à un assuré devenu physiquement dépendant et qui a besoin de trouver une solution d’hébergement, le versement de la pension ne suffit pas : impossible de le renvoyer simplement à un annuaire des maisons de retraite ! Il s’agit d’engager une véritable démarche d’analyse sur sa situation – famille, état de santé, revenus, patrimoine – et ses besoins, pour le conseiller, l’aider à faire un choix, bref, l’accompagner dans sa démarche de vie.
Ce que le Groupe fait déjà depuis longtemps…
André Renaudin : Cet accompagnement de nos assurés tout au long de leur vie est inhérent à notre raison d’être et à notre mission d’intérêt général. Je rappelle que depuis l’Accord national interprofessionnel de 2009, la retraite complémentaire et la défense de ses intérêts matériels et moraux sont reconnus comme étant la vocation fondatrice des groupes de protection sociale.
Dans tous nos métiers, nous accompagnions déjà nos assurés tout au long de leur vie : la santé et l’assurance vie s’adressent à toutes les classes d’âge, tandis qu’au départ à la retraite, les prestations d’épargne retraite, de retraite complémentaire et d’assurance dépendance – nous avons été précurseurs dans ce domaine avec la création du contrat Safir dès 1985 ! – prennent le relais des garanties de prévoyance.
Ce qui est nouveau, c’est la prise de conscience, depuis 20 ans, au sein des pouvoirs publics et chez les acteurs spécialisés, que nous devons accompagner nos assurés au-delà des aspects purement financiers. Au grand âge, plus qu’à aucun autre, la question logistique est indissociable de la question financière. C’est d’ailleurs sur cette question de la définition des prestations qu’a achoppé je pense le projet de Loi Grand âge.
D’où l’acquisition récente de Domitys, le leader européen des résidences services seniors…
André Renaudin : Oui, l’acquisition de Domitys s’inscrit dans notre ambition de proposer à nos assurés un continuum d’assurance et de services à la personne. Elle s’est faite autour de deux idées. Premièrement, les résidences services seniors constituent une activité d’avenir face au vieillissement de la population.
En cela, Domitys s’inscrit pleinement dans les valeurs de nos pères fondateurs. Qu’il s’agisse des patrons sociaux du Nord de la France qui ont créé LA MONDIALE en 1905 ou des partenaires sociaux qui ont créé AG2R en 1951, la préoccupation était la même : assurer la retraite de leurs concitoyens et leur permettre de bien vivre dans le grand âge.
Deuxièmement, il s’agit d’un investissement qui nous permet de diversifier notre patrimoine immobilier. Je rappelle que sur les 135 milliards d’euros d’actifs d’AG2R LA MONDIALE, 84 % sont investis dans des obligations et 16 % en actions ou en immobilier.
Une manière de préparer l’avenir ?
André Renaudin : Par cette acquisition, nous démontrons aussi que nos institutions paritaires et mutualistes sont forces de proposition et source d’innovation. Si rien n’est fait pour préparer son avènement, la société de longévité pèsera sur nos systèmes sociaux bien au-delà des seuls retraités. Une réponse ambitieuse des pouvoirs publics, dans le cadre de la 5e branche de Sécurité sociale, sera toujours la bienvenue. Mais les acteurs de la société civile – assureurs, représentants des solidarités intermédiaires, entreprises voire branches professionnelles – peuvent et doivent prendre les devants. C’est ce que nous avons fait avec Domitys et nous continuerons à le faire à travers le développement de nouveaux métiers.
AMPHITÉA est vraiment très proche et au service de ses adhérents !
Pierre Geirnaert : C’est pour le moins le but recherché ! Avec son directeur et l’équipe de 3 autres collaborateurs(trices), nous sommes tous engagés à être au plus près de nos adhérents : au travers d’un site internet très régulièrement mis à jour et proposant des actualités dans les domaines assurantiels, une chaîne you tube, un Club Adhérents permettant de recueillir des annonces des entreprises et de présenter des annonces d’emplois… La solidarité n’est pas un vain mot dans notre Association !
En conclusion, Messieurs, AMPHITÉA est une belle association très active dans son rôle de partenaire d’AG2R LA MONDIALE ?
André Renaudin : AMPHITÉA représente sans conteste une richesse, un atout dont il est rare de disposer pour un assureur. Son rôle de premier plan dans la conduite de notre développement et l’attention dont elle fait l’objet en retour, sont pleinement cohérents avec la vocation des solidarités intermédiaires : trouver, par le dialogue à tous les niveaux, des solutions qui fassent progresser chaque partie au débat et bénéficie finalement aux assurés.
Pierre Geirnaert : C’est notre ambition constante ! Nous avons bien conscience de notre responsabilité envers nos adhérents, quand il s’agit de souscrire un nouveau contrat ou de suivre les évolutions qui touchent les contrats dans les portefeuilles de contrats déjà souscrits. Tout est mis en œuvre pour associer nos Correspondants dans les travaux, car cette Association existe avant tout pour eux. Nous continuerons dans cette voie avec notre « plan 3 A » : AMPHITÉA Accompagne ses Adhérents.
Le 26 novembre, le Conseil d’administration de l’Association sommitale AG2R LA MONDIALE a nommé Bruno Angles comme Directeur général en succession d’André Renaudin sur l’ensemble de ses responsabilités. Cette nomination sera effective au 1er mai 2022, après agrément de la Fédération Agirc-Arrco, nomination par tous les Conseils d’administration concernés et saisine de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). André Renaudin poursuivra son mandat de Président du Conseil d’administration deLA MONDIALE.