Santé mentale et stress au travail : un enjeu majeur de santé publique

Santé mentale : de quoi parle-t-on ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. La santé mentale est donc une composante primordiale de la santé.
Toujours selon l’OMS, elle est un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté.
De nombreux facteurs socio-économiques, biologiques et environnementaux (notamment l’environnement de travail), influent sur la santé mentale qui peut être définie selon trois états.

• La santé mentale positive lorsque tout va bien (bien-être épanouissement, capacité d’agir…).
• La détresse psychologique réactionnelle causée par des situations éprouvantes de la vie (anxiété, stress, dépression…).
  Lorsqu’elle reste temporaire, elle est considérée comme une réaction adaptative normale.
  Mais elle peut aussi devenir intense et perdurer, signe d’un trouble psychique. Mal repérée et/ou mal accompagnée, elle peut se transformer en maladie.
• Les troubles psychiatriques de durée variable. Plus ou moins sévères et/ou handicapants, ces troubles peuvent avoir des conséquences graves : handicap, discrimination, exclusion, voire décès prématuré.

Les troubles mentaux, qu’est-ce que c’est ?

Les troubles mentaux présentent un large éventail : troubles légers, troubles ponctuels ou chroniques, troubles sévères, troubles invalidants.
Ils représentent l’une des principales causes d’années de vie perdues en bonne santé et sont la première cause d’années vécues avec une invalidité. Ils sont également responsables de 35 à 45 % de l’absentéisme au travail.

Le stress au travail : un risque trop élevé

Au travail, toutes les catégories socio-professionnelles et toutes les tranches d’âges sont concernées par le stress.
Mais, parce qu’entreprendre est aussi épuisant qu’exaltant, les dirigeants sont nombreux à être touchés ou menacés par le burn-out.
Les trois principales causes de stress dans l’univers professionnel sont des journées de travail trop longues (24 %), des responsabilités accrues, notamment depuis la crise de la Covid-19 (22 %) et la crainte de perdre son emploi (20 %).
Concernant les dirigeants, les études montrent que la surcharge technologique est le créateur de stress le plus fréquent.
S’il est important que les dirigeants prennent soin de leur santé pour eux-mêmes, il est aussi primordial qu’ils apprennent à mieux gérer leur stress pour le bien-être de leurs salariés et pour la pérennité de leurs entreprises.

Des chiffres inquiétants

Parler de la santé mentale des Français, c’est aligner des chiffres inquiétants.
Dans notre pays, environ 3 millions de personnes souffrent de troubles psychiques sévères, mais 64 % des Français ont déjà ressenti un trouble ou une souffrance psychique.
On pourrait penser que la jeunesse est un rempart contre la détérioration de la santé mentale. Pourtant, 15 % des jeunes Français connaissent un épisode dépressif caractérisé entre 16 et 25 ans et le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 10-25 ans après les accidents de la route.
Aggravée par la crise sanitaire du Covid, la situation continue à se dégrader, particulièrement chez les jeunes, et le fait que les Français sont les plus grands consommateurs au monde de psychotropes n’y change rien.
Du point de vue économique, avec 23 milliards d’euros par an, les dépenses remboursées au titre de la détresse psychique et des maladies psychiatriques sont devenues le premier poste de dépenses de l’assurance maladie, devant les cancers et les maladies, cardiovasculaires.
Pour le seul stress au travail, le coût social serait compris entre 1,9 et 3 milliards d’euros. Une estimation qui comprend le coût des soins, la perte de richesse ou encore la cessation prématurée d’activité.

Une prise en charge insuffisante

Malgré l’ampleur du phénomène et l’urgence de la situation, bien que la psychiatrie soit la première spécialité médicale en France et que l’on consacre 24 milliards d’euros chaque année à la prise en charge des maladies mentales, le système de soins français a du mal à agir efficacement.
Principale accusée, l’offre de soins inadaptée se traduit par une méconnaissance des compétences des psychiatres et des psychologues et un engorgement des consultations.
Soigner plus vite, mieux et durablement est devenu une priorité !

Sources :
Santé publique France
Institut national de recherche et de sécurité

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