Ça y est, vous savez ce que vous voulez faire de votre épargne, bravo ! Mais dans quoi et comment, concrètement, investir cet argent ? Quatre étapes sont devant vous.
1 – Choisissez un type d’épargne : épargne bancaire et réglementée… épargne logement… épargne de placement et pierre papier… ou encore épargne retraite.
2 – Optez pour un “véhicule” ou une “enveloppe” : assurance-vie, PER, PEA, compte titre.
3 – Sélectionnez un ou plusieurs “supports” ou valeurs mobilières : actions, obligations, parts sociales, certificats mutualistes… ou encore si vous avez le goût du risque, or, cryptoactifs…
4 – Sélectionnez éventuellement un organisme de placement collectif (OPC).
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA magazine page 12
1 – L’ épargne bancaire et réglementée
L’épargne est réglementée lorsque l’État en fixe les taux et les conditions de fonctionnement.
L’exemple connu de tous est le Livret A. Son intérêt majeur est l’absence de fiscalité.
Elle est non réglementée lorsque les banques définissent son taux : c’est le cas pour les livrets bancaires ou les comptes à terme.
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA magazine pages 12 et 13
2 – L’épargne logement
Réglementée par l’État, l’épargne logement est destinée à l’achat, ou à l’amélioration par des travaux, de sa résidence principale.
Deux produits existent : le Plan d’Épargne Logement (PEL) et le Compte Épargne Logement (CEL).
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA magazine page 13
3 – L’épargne financière
En matière d’épargne financière, il faut distinguer :
- les supports (actions, obligations, certificats mutualistes, parts sociales, parts ou actions d’organismes de placement collectif, ETF…)
- les « enveloppes » qui contiennent ces supports (assurance vie, contrats de capitalisation, plans d’épargne en actions ou comptes titres)
“Gros morceau” de l’univers des placements, l’épargne financière offre un panorama complexe que ses nombreux sigles (OPCVM, FIA, SICAV, FCP…) contribuent à rendre inintelligible et impénétrable.
Voilà bien un secteur où le recours au conseil et aux experts est nécessaire !
Deux spécialistes, Pauline Lalet, chef de produit épargne chez AG2R LA MONDIALE et Jean-François Robert, notaire et correspondant régional AMPHITÉA à Valence, nous éclairent sur l’assurance-vie, produit phare des placements financiers, et sa clause bénéficiaire.
Pauline Lalet, chef de produit épargne chez AG2R LA MONDIALE
Regard d’expert
« L’assurance-vie, couteau suisse de l’épargne »
Pour Pauline Lalet, chef de produit épargne chez AG2R LA MONDIALE, le succès de l’assurance-vie vient du fait qu’elle répond à une très grande diversité de besoin des épargnants.
Financer des projets à court, moyen ou long terme, préparer sa retraite, diversifier son épargne, préparer la transmission de son patrimoine… l’assurance-vie permet de viser ces différents objectifs et mérite pleinement son statut de “couteau suisse de l’épargne”.
Mais pour Pauline Lalet, chef de produit épargne chez AG2R LA MONDIALE, le produit financier préféré des Français a bien d’autres qualités.
« C’est d’abord un produit souple, permettant des versements ponctuels ou programmés. Ensuite, l’épargne est disponible à tout moment.
De même, l’assurance-vie jouit d’une fiscalité spécifique en cas de retrait, avec un abattement annuel, pour les contrats de plus de huit ans, permettant de limiter l’impact de la fiscalité sur les plus-values. »
Et ce n’est pas tout. « Le titulaire d’une assurance-vie peut choisir son bénéficiaire en cas de décès et le capital versé au bénéficiaire désigné n’entrera pas dans la succession, sous certaines conditions. C’est donc un moyen d’anticiper et d’optimiser la transmission de son patrimoine grâce à la fiscalité spécifique de l’assurance-vie ».
Enfin, autre avantage encore de l’assurance-vie, « elle offre, une diversité de supports d’investissement, dont le choix dépendra des objectifs de l’épargnant, de la durée de placement souhaitée, du niveau de performance attendue ou encore de la sensibilité aux risques de fluctuation.
Entre les fonds en euros, plus sécuritaires, et les unités de compte qui offrent des perspectives de rendement plus élevées sur le long terme mais, en contrepartie, dont la valeur n’est pas garantie et peut fluctuer à la hausse et à la baisse en fonction des évolutions des marchés financiers : le choix est vaste ! »
Parmi les unités de compte, on retrouve notamment des organismes de placement collectif (OPC), pour investir dans des valeurs mobilières (actions, obligations, etc.) ou dans l’immobilier (OPCI) et qui peuvent prendre la forme de FCP (fonds commun de placement) ou de SICAV (société d’investissement à capital variable).
Contrat de capitalisation : objectif transmission
Très proche de l’assurance-vie dans son fonctionnement, le contrat de capitalisation s’en distingue toutefois par deux caractéristiques.
« Sur un contrat de capitalisation, il n’y a pas de bénéficiaire désigné et le contrat intègre la succession, précise Pauline Lalet. Contrairement à l’assurance-vie dont le dénouement est automatique en cas de décès, celui qui hérite du contrat de capitalisation peut choisir de le conserver en gardant l’antériorité fiscale. Deuxième différence, le contrat de capitalisation peut être transmis du vivant de l’assuré, par donation, en profitant des abattements liés au régime des donations. »
Jean-François Robert, notaire et correspondant régional AMPHITÉA à Valence
Regard d’expert
« Clause bénéficiaire : il faut viser la terminologie la plus efficace »
Notaire et Correspondant régional AMPHITÉA à Valence, Jean-François Robert détaille les points de vigilance pour la rédaction de la clause bénéficiaire d’une assurance-vie.
Pourquoi la rédaction de la clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie est-elle si importante ?
Lorsque notre client souscrit un contrat d’assurance-vie, la solution de facilité au moment de choisir sa clause bénéficiaire, est de cocher la clause-type ou standard.
Mais cette démarche, peut receler bien des chausse-trappes !
Tout d’abord, la formule généraliste peut ne pas correspondre à la situation personnelle et familiale du souscripteur.
Aucun intérêt, par exemple, pour celui-ci de signer une clause mentionnant comme bénéficiaire « mon conjoint ou à défaut mes enfants » s’il est célibataire et sans enfant. Et pourtant, j’ai eu à plusieurs reprises cet exemple.
Le risque est que si aucun des bénéficiaires n’existe au jour du décès du souscription-assuré, le contrat va être réintégré dans la succession
Il peut aussi arriver que les termes employés soient trop vagues. Par exemple, mentionner simplement « mes descendants » ne précise pas si ces enfants sont ceux vivants, au jour de la souscription, ou s’il s’agit de ceux, nés ou à naître.
De même, la formule « mes enfants » ne dit pas non plus, si ceux-ci doivent être vivants et/ou représentés. Le conseil d’un professionnel, connaisseur des règles de dévolution et de des particularités des clauses bénéficiaires me parait inévitable
Ensuite, il peut arriver que les termes de la clause soient mal interprétés par le souscripteur lui-même, en raison d’une méconnaissance du droit.
L’ordre des héritiers, par exemple, est souvent mal connu, de même que le fait que la représentation n’existe qu’en ligne directe et collatérale privilégiée. Et encore faut-il la prévoir dans la rédaction de la clause…
Autre exemple encore, il n’est pas rare que le client confonde descendants et héritiers, deux notions pourtant si différentes…
Quelles peuvent être les conséquences d’une clause mal rédigée ?
La première conséquence peut être que la volonté du souscripteur ne soit pas respectée.
Par exemple si, par absence de précisions, le bénéficiaire final n’est pas celui souhaité au départ : par exemple, la clause « mon fils, à défaut, ses héritiers, peut créer des droits au profit de la belle fille, en cas de pré-décès du fils (alors que sans doute, la grand-mère voulait que le contrat revienne par défaut aux petits enfants.
Il faut donc viser la terminologie la plus efficace, afin qu’il n’y ait aucune ambigüité.
Une clause trop générale et mal rédigée peut aussi avoir des conséquences fiscales (réintégration du contrat à l’actif de succession) ou pécuniaires…
Attention, par exemple, à la formule «… ou à défaut, mes ayants droits », car ceux-ci peuvent être un créancier ou le fisc !
La fiscalité doit d’ailleurs être traitée avec attention. Lorsque l’on est titulaire de plusieurs contrats notamment, il est important de vérifier l’articulation des différents bénéficiaires abattements.
En quoi le notaire est-il particulièrement pertinent pour aider à bien rédiger une clause ?
D’abord, le notaire est un professionnel désintéressé et prendra en compte, avec un œil d’expert et une vision d’ensemble, toute la situation familiale et patrimoniale du souscripteur.
Il saura lire la fiscalité complexe des articles 757B et 990I du Code Général des impôts qui régit les contrats d’assurance-vie.
Par son expérience, il sera à même de détecter et de prendre en compte une fragilité financière ou intellectuelle et d’éviter les influences en vérifiant que la décision du souscripteur est mûrement réfléchie.
On a d’ailleurs intérêt à définir sa clause bénéficiaire par testament notarié, ce qui lui garantit la confidentialité.
Cela peut éviter en effet, parfois, une acceptation du contrat par son bénéficiaire, ce qui une fois, acté, prive le souscripteur de la possibilité de faire des rachats ou de changer la clause bénéficiaire sans le consentement du bénéficiaire désigné initialement.
Le notaire pourra aussi conseiller un démembrement de propriété de la clause bénéficiaire (généralement entre le conjoint survivant et les descendants), une formule de plus en plus pratiquée, mais dont la mise en œuvre demande d’être accompagnée par un professionnel, pour éviter une fiscalité moins favorable au 2nd décès, et permettre une bonne rédaction de la convention de quasi-usufruit…
Le client peut-il ou doit-il réviser parfois sa clause bénéficiaire ?
Il est à conseiller de revoir son notaire régulièrement , cela peut être tous les trois ou cinq ans, pour prendre en compte les évolutions juridiques et fiscales concernant la consistance de son patrimoine, notamment la proportion de patrimoine détenu en assurance-vie (éviter le versement de primes manifestement exagérées par exemple), mais aussi rediscuter de sa situation personnelle, et vérifier si les relations et les envies de protection vis-à-vis des personnes désignées par testaments ou dans les contrats d’assurance n’ont pas changé.
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA magazine pages 13 à 16
4 – L’épargne salariale
Les salariés qui souhaitent se constituer un capital, tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse, ont trois outils de placements à leur disposition, si leur entreprise y a souscrit : l’intéressement, la participation et le Plan d’Épargne Entreprise (PEE).
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA magazine page 16
5 – L’épargne retraite
Révolutionné depuis 2019 par la mise en place du Plan d’Épargne Retraite, ce type de placement vise à se constituer, via la capitalisation, des revenus supplémentaires pour palier la faiblesse des pensions du régime obligatoire par répartition.
Déjà 10 millions de Français ont ouvert un PER, tandis que le Plan Avenir Climat, réservé aux jeunes de moins de 21 ans, commence sa carrière.
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA magazine page 17
6 – L’immobilier
Les Français aiment la pierre et le prouvent en faisant de l’immobilier l’un de leurs placements favoris. Deux types d’investissements sont possibles (si on excepte l’achat de sa résidence principale destiné à un immobilier dit « de jouissance ») : l’immobilier locatif et la pierre papier.
Caroline Dufrêne-Rouchy, notaire et correspondante régionale AMPHITÉA en Midi-Pyrénées
Regard d’expert
« Immobilier : bien étudier l’environnement du bien que l’on souhaite acheter »
Notaire et Correspondante régionale AMPHITÉA en Midi-Pyrénées, Caroline Dufrêne-Rouchy liste les points de vigilance avant un achat immobilier.
En tant que notaire, quels conseils donnez-vous à vos clients lorsqu’ils viennent vous voir et qu’ils veulent investir dans l’immobilier ?
Dans le cas d’un investissement, comme pour tout achat immobilier, le principal conseil est de bien choisir sa localisation et étudier l’environnement du bien que l’on souhaite acheter.
Par environnement, on entend traditionnellement la proximité avec les transports en commun, les services publics, les accès périphériques et les commerces.
Ensuite, s’assurer de la qualité du bien, en se faisant éventuellement accompagner d’artisans.
Les travaux grèveront directement la rentabilité de l’investissement.
Et être très vigilant sur les règles d’urbanisme – l’existence d’un plan local d’urbanisme qui peut impacter l’avenir d’un bien par exemple – ainsi que sur les diagnostics et les garanties décennales liées aux travaux réalisés avant l’achat.
Si le bien convoité est situé dans une copropriété, il est important d’étudier attentivement les pièces qui vous sont obligatoirement communiquées comme les procès-verbaux d’assemblée général, et les éléments financiers.
Mais il faut aussi vérifier que la copropriété dans laquelle on veut investir est bien gérée, sans arriérés de charges, ni procès en cours, et que les parties communes sont en bon état et entretenues.
Mais aujourd’hui de nouveaux points d’attention apparaissaient dans certaines zones avec les risques naturels et environnementaux, comme les inondations, les tempêtes, le retrait-gonflement des sols argileux, qui peuvent occasionner des dégâts sur la construction, ou le recul du trait de côte pour un bien immobilier édifié en bord de mer.
Et de plus en plus de contraintes réglementaires pèsent sur l’immobilier locatif !
La réglementation sur les logements dits “décents”, basée sur le diagnostic de performance énergétique, est de plus en plus contraignante : au 1er janvier 2025, les biens classés G devront faire l’objet de travaux pour pouvoir être loués.
En 2028, ce sera au tour des biens classés F et en 2034, les biens classés E…
Autres points de vigilance, le plafonnement des loyers dans les zones tendues, ou encore le permis de louer, autorisation préalable que certaines communes instituent dans certains quartiers pour lutter contre l’habitat indigne, voire l’imposition d’une demande à la mairie d’une autorisation administrative de changement d’usage pour les locations meublées de courte durée à titre de résidence secondaire (comme en Airbnb)…
Et pour un achat dans la pierre papier ?
Les Sociétés civiles de placement immobilier permettent l’acquisition et la gestion d’un patrimoine immobilier générant des revenus au travers d’une société dont on acquiert une partie des parts.
L’intérêt des SCPI est bien connu : diversifier ses placements, mutualiser les risques, être déchargé de toute gestion …
Pour autant, la multiplicité des SCPI impose d’être attentif au moment de la réalisation de ce type d’investissement.
Il convient de vérifier le rendement de la SCPI, le nom des gestionnaires, l’évolution du prix des parts, l’évolution du montant des loyers, le taux d’endettement.
Enfin, il faut également tenir compte du montant des frais de gestion et des frais d’entrée.
Quelle aide peut apporter un notaire pour un achat immobilier ?
Le notaire va pouvoir alerter l’acquéreur sur tous les points visés ci-dessus, il peut aussi apporter son expertise pour des démarches plus complexes, comme la rédaction des statuts d’une SCI familiale par exemple, un achat en viager ou un démembrement de propriété.
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA magazine pages 17 et 18
7 – Les placements spéculatifs et à haut risque
Vous rêvez d’un placement à haut, voire à très haut, rendement et vous caressez l’idée d’investir votre argent dans les cryptoactifs, l’or, ou encore les NFT ? Attention où vous mettez les pieds !
Les placements les plus spéculatifs sont aussi les plus risqués et vous allez au-devant de sérieuses déconvenues, surtout si vous vous faites piéger par l’un des innombrables escrocs qui sévissent dans ce domaine.
Pour investir dans les cryptomonnaies, par exemple, il faut donc avoir l’âme d’un aventurier de la finance comme l’explique notre expert, Fabrice Heuvrard, expert-comptable et commissaire aux comptes, mais aussi Correspondant régional Île-de- France d’AMPHITÉA.
Lire l’interview de Fabrice Heuvrard
Pour en savoir plus
Lire AMPHITÉA magazine page 18
Une e-serie pour vous aider à y voir plus clair dans vos placements
Pourquoi et dans quoi investir ? Qu’est-ce qu’un placement réussi ? Comment donner du sens à son épargne ? Voilà les grandes questions auxquelles répondent, pour vous, des spécialistes, dans notre e-série d’articles consacrée à vos placements.
e-série : Choisir en tout connaissance de cause
Joëlle Dalbera, responsable de l’équipe Marketing, Communication et Développement des offres foncières d’AG2R LA MONDIALE
Regard d’expert
« Malgré les crises, la pierre papier présente une courbe ascendante sur 50 ans. »
Joëlle Dalbera, responsable de l’équipe Marketing, Communication et Développement des offres foncières d’AG2R LA MONDIALE détaille les avantages et les inconvénients de la pierre papier.
Comment définir la pierre papier ?
Cette expression désigne l’accès à des placements immobiliers par l’achat de parts de sociétés, et non pas par l’achat d’un bien immobilier en direct.
Pour un épargnant, investir dans la pierre papier, c’est devenir, via un investissement qui peut être modeste, co-propriétaire dans un ensemble immobilier, dont la construction ou l’acquisition nécessite un financement très important : immeuble de bureaux, galerie commerciale, hôtel, plateforme logistique, entrepôt, maison médicalisée, résidence étudiante, etc.
Quelles sont ces sociétés qui permettent d’investir dans l’immobilier ?
Elles peuvent avoir trois formats juridiques : Société civile de placement immobilier (SCPI), Société civile immobilière (SCI) ou Organisme de placement collectif immobilier (OPCI). On investit dans ces sociétés en acquérant des unités de comptes immobilières.
On peut aussi évoquer les foncières cotées, sociétés spécialisées cotées en bourse, mais celles-ci ne sont pas assimilées à la pierre papier dans la mesure où on y investit via des titres et non pas via des unités de compte.
Ce sont les SCPI qui pèsent le plus sur le marché avec un encours d’environ 90 milliards d’euros fin 2022. Les SCI et les OPCI affichent quant à elles des encours de 17,1 milliards d’euros chacune.
Au sein de ces trois catégories, on trouve des sociétés dont les actifs représentent plusieurs milliards, d’autres plus petites, car proposant une gestion plus spécialisée et plus fine, qui ne pèsent que quelques centaines de millions d’euros.
Quel est l’intérêt d’investir dans la pierre papier ?
Le premier avantage est d’investir dans des typologies d’immeubles très variées, auxquelles on ne pourrait pas accéder seul. Le deuxième avantage est qu’on est déchargé de la gestion des biens : recherche de locataires, encaissement des loyers, travaux… La pierre papier peut également offrir des avantages fiscaux, ceux notamment liés à la location.
Enfin, elle permet de diversifier son épargne avec une classe d’actifs qui étend le champ du possible.
En matière de placement, on connait l’attachement des Français à la pierre. Cet engouement englobe-t-il la pierre papier ?
Le principal attrait de la pierre, c’est qu’elle est tangible. Quand on achète sa résidence principale, on voit tous les jours très concrètement dans quoi on a investi.
La pierre papier est moins tangible, néanmoins, on peut connaître la localisation du bien et son positionnement dans l’actif.
A contrario, quels sont les inconvénients de la pierre papier ?
Cette épargne n’est pas liquide. Contrairement à une société cotée en bourse dont la valeur liquidative est évaluée quotidiennement, une SCPI a besoin de temps pour liquider un bien, d’où une valeur liquidative annuelle.
C’est d’ailleurs pour pallier ce problème que les OPCI ont été créées.
Elles détiennent 60 % d’immobilier physique et 40 % de valeurs mobilières en unités de compte classiques et ont de ce fait une valeur liquidative tous les 15 jours.
On comprend donc que pour investir dans la pierre papier il faut raisonner sur le long terme !
Comment AG2R LA MONDIALE se positionne-t-il vis-à-vis de la pierre papier ?
Le groupe intervient de deux manières. Tout d’abord, son actif général est investi à hauteur de 7 à 8 % dans l’immobilier. C’est ce qu’on appelle l’immobilier d’investissement.
Ensuite, nous avons sélectionné des supports de pierre papier, gérés par des sociétés d’asset management, pour les rendre accessibles dans nos contrats, pour nos clients qui le souhaitent.
Nous sommes fin 2023, où en est le marché de la pierre papier ?
Soyons clairs, il y a un avis de tempête ! Et pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la crise sanitaire de la Covid 19 a installé durablement le télétravail dans les habitudes des entreprises, ce qui bouleverse l’univers de l’immobilier de bureaux avec une réduction des surfaces et une modification des usages.
Ensuite, la nouvelle réglementation énergétique en termes d’isolation et de consommation impose une mise aux normes coûteuse. Répercutée sur le coût de la construction et le pouvoir d’achat des ménages, l’inflation joue également un rôle négatif.
Enfin, la remontée des taux rend plus difficile l’accès au crédit. L’impact est double : d’une part sur la capacité des investisseurs à obtenir un financement, d’autre part sur la cession des biens pour lesquels il devient plus difficile de trouver des investisseurs.
Un actif immobilier étant évalué en tenant compte des flux de financement actuels ou futurs, un bien qui devient plus difficile à céder voit sa valeur baisser.
Le marché est donc confronté actuellement à des dévalorisations. Ce phénomène est encouragé aussi par le fait que les sociétés de gestion qui font face à des demandes de rachat de la part des investisseurs, baissent les prix pour vendre plus vite.
Quels conseils donner aux adhérents d’AMPHITÉA ?
Je leur dirai tout d’abord que, malgré les crises, la pierre papier présente une courbe ascendante sur 50 ans. Il faut donc s’inscrire dans un cycle long en distinguant les crises passagères des tendances de fond.
À partir de là, il n’y a pas de recette miracle… Il faut bien choisir la typologie des biens dans lesquels on place son argent, isoler dans son épargne les sommes investies pour tenir compte du fait qu’elles sont immobilisées, ne pas se surexposer, adapter son investissement en fonction de son horizon d’épargne et des contraintes du support…
Surtout il faut recourir aux conseils de spécialistes !