Dans un contexte, marqué par une montée des incertitudes économiques et géopolitiques, les ménages français recherchent, au-delà de l’épargne de précaution, une épargne de protection. Ils entendent rester maîtres de leur argent afin, notamment, de se constituer des filets de sécurité.
Priorité aux placements de long terme, prégnance de l’inquiétude du pouvoir d’achat à la retraite, refus de l’orientation de l’épargne par les pouvoirs publics, tels sont les principaux enseignements de l’enquête 2025 d’AMPHITÉA – Cercle de l’Épargne – AG2R LA MONDIALE.

Rendement de l’épargne : les placements de long terme plébiscités
71 % des Français déclarent être des épargnants. Parmi eux, la moitié indique être satisfaite du rendement de son épargne, tandis que l’autre moitié ne l’est pas.
Plus l’épargnant a investi dans des produits de long terme, plus il se montre satisfait du rendement de son épargne : 58 % des détenteurs de fonds en euros, 62 % de ceux ayant investi dans des unités de compte, et 65 % des souscripteurs d’un Plan d’Épargne Retraite expriment leur satisfaction.
Les ménages aisés, dont l’épargne est davantage orientée vers les placements à long terme, se déclarent plus satisfaits que les ménages à revenus modestes. Ces résultats s’inscrivent dans le prolongement des bonnes performances de l’assurance-vie en 2025.
L’assurance-vie : le placement préféré des ménages
Confirmant la tendance observée en 2024, l’assurance-vie conserve en 2025 la première place au classement des placements préférés des Français (76 %).
Elle devance l’investissement locatif immobilier (69 %) et le Livret A (60 %). Si, elle est particulièrement plébiscitée par les plus de 35 ans, le Livret A reste privilégié par les jeunes de moins de 35 ans.
Les jeunes de 18 à 24 ans se montrent davantage attirés que la moyenne des Français par les actions et les cryptoactifs, jugés intéressants par respectivement 51 % et 36 % de cette tranche d’âge, contre 41 % et 21 % en moyenne.
Avec la baisse de sa rémunération, le Livret A recule nettement en 2025 : 52 % des sondés le jugent intéressant, contre 60 % un an plus tôt.
Niveau de vie à la retraite : une inquiétude prégnante
La retraite constitue, pour 60 % des sondés, la priorité numéro un en matière de politique sociale, devant l’assurance maladie (45 %) et la dépendance (37 %). À partir de 35 ans, elle devient la préoccupation majeure. Chez les plus de 65 ans, la dépendance arrive en deuxième position avec 59 % de réponses (contre 62 % pour la retraite).
72 % des non-retraités estiment qu’ils ne vivront pas correctement avec leur future pension. Ce taux atteint 79 % chez ceux disposant de revenus modestes (moins de 1 200 euros par mois).
54 % des Français déclarent épargner pour leur retraite. Cette proportion atteint 64 % chez les personnes disposant de revenus élevés (plus de 4 000 euros par mois).
62 % des répondants jugent nécessaire de commencer à épargner avant 35 ans. Parmi les 18-34 ans, 48 % estiment même qu’il faudrait débuter avant 30 ans, témoignant ainsi d’une réelle inquiétude quant à la pérennité du système de retraite.
Les équations de la protection sociale
60 % des Français considèrent qu’ils cotisent davantage qu’ils ne recevront au titre des prestations sociales. Seuls 11 % pensent le contraire, et 29 % jugent que la balance est équilibrée. Ce sentiment est particulièrement marqué chez les 50-74 ans, dont 73 % estiment que le compte n’y est pas.
Pour préserver le système de protection sociale, 80 % des Français misent avant tout sur la lutte contre la fraude. En revanche, ils rejettent massivement l’idée de travailler davantage ou de cotiser plus : seuls 33 % se disent favorables à une augmentation du temps de travail (27 % chez les actifs) et 24 % à une hausse des impôts ou des cotisations.
La liberté de choisir son placement : une priorité pour les Français
73 % des épargnants se déclarent opposés à toute orientation de leur épargne par les pouvoirs publics. Ce rejet atteint 92 % parmi ceux qui ne disposent d’aucune épargne.
Près de 65 % des épargnants désapprouvent également l’idée d’orienter l’épargne vers le financement de la défense nationale.
Le terme « orientation » semble avoir été perçu comme une injonction à souscrire à certains produits, voire comme une menace de captation de l’épargne. Les épargnants déjà investis à long terme ou disposant de revenus élevés se montrent toutefois légèrement plus ouverts à cette idée.
Autre indicateur de l’attachement des sondés à la liberté financière : 78 % des Français se déclarent opposés à la suppression des espèces.
L’enquête 2025 AMPHITÉA – Cercle de l’Épargne – AG2R LA MONDIALE confirme la maturité
croissante des Français face aux enjeux d’épargne et de retraite. Attachés à leur liberté de choix, soucieux du rendement à long terme de leur épargne et inquiets pour leur niveau de vie futur, ils expriment une volonté claire : pouvoir anticiper, décider et sécuriser leur avenir en toute autonomie.
Méthodologie
Le Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique (CECOP) a conduit une étude sur les Français, l’épargne et la retraite. L’enquête a été réalisée sur internet les 25 et 26 mars 2025 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Le terrain d’enquête a été confié à l’IFOP.