Jean-Louis Charles, directeur des investissements et du financement d’AG2R LA MONDIALE.
L’avis de l’expert
Comment définir les actifs gérés par AG2R LA MONDIALE ?
Nous pouvons classer ces actifs selon les trois catégories de passifs auxquels ils correspondent : la santé prévoyance, l’épargne retraite et la retraite complémentaire.
Une deuxième approche consiste à les classer selon leur mode de gestion : gestion directe, gestion via la société de gestion ALMGA (AG2R La Mondiale gestion d’actifs) ou gestion déléguée en externe, correspondant aux Unités de comptes des partenaires de La Mondiale Partenaire et La Mondiale Europartner (LMEP), société luxembourgeoise du Groupe dédiée à une clientèle patrimoniale.
Sur nos 120 milliards d’euros d’actifs, 30 sont des Unités de compte externes et 90 sont gérés en interne.
Que font, au quotidien, vos équipes de la direction des investissements et du financement ?
Au quotidien, nous assurons un suivi de la trésorerie du Groupe pour investir ou désinvestir selon les besoins. Par exemple, si les primes collectées par le réseau commercial génèrent une trésorerie positive, ce qui est généralement le cas, nous allons investir. Si le résultat est négatif, nous désinvestissons.
Comment vos équipes sont-elles organisées pour investir les fonds qui vous sont confiés ?
Il faut distinguer plusieurs phases. En amont de l’investissement, tout d’abord, nous menons une analyse des valeurs pour déterminer quels types d’actifs nous allons acheter et avec quelle répartition dans le portefeuille.
Critère déterminant pour cette étape : quelle est la durée moyenne d’échéance du contrat concerné ? Quelle part attribuer aux obligations, aux actions ou à l’immobilier ?
Si l’on opte pour des obligations, quelle part accorder aux obligations d’État, aux obligations financières ou aux obligations privées ? Quel niveau de cotation – triple A, AB, triple B… – retenir ?
Pour effectuer leur travail, nos équipes peuvent s’appuyer sur les analyses de notre chef économiste.
Une deuxième phase, en aval, consiste à passer et à exécuter les ordres d’achat ou de vente. Vient ensuite une phase de contrôle avec les équipes du middle office qui vérifient la bonne exécution des ordres. Puis les actifs sont comptabilisés.
Mais il reste encore deux phases importantes : le reporting et enfin le contrôle de conformité réglementaire auquel quatre personnes dont dédiées.
La conformité environnementale est-elle également prise en compte au moment de l’analyse des valeurs ?
Oui, bien sûr ! Nous avons des analystes « actions » pour les actions, des analystes « crédit » pour les obligations, mais aussi des analystes spécialisés dans les investissements socialement responsables (ISR) qui évaluent les performances environnementales et sociétales des actifs.
Cette démarche éco-responsable est rendue obligatoire par le règlement européen « Durabilité » de mars 2021 qui veut promouvoir, notamment, la protection de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique.
Mais notre Groupe n’a pas attendu cette obligation pour agir et s’était déjà investi de longue date dans ce domaine par conviction.
L’immobilier appelle-t-il une gestion particulière ?
Oui, pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’il obéit à un rythme spécifique très lent. Il faut compter un délai de 6 à 12 mois, voire plus, entre le moment où l’on décide d’acheter ou de vendre un bien immobilier et la concrétisation de cet achat ou de cette vente.
Ensuite, parce que les frais de transaction sont beaucoup plus élevés – autour de 7 % – que ceux des actions ou des obligations, respectivement autour de 0,10 % et de 0,20 %.
Enfin, un immeuble doit être géré. Autrement dit, il faut non seulement lui trouver des locataires, mais aussi l’entretenir en faisant les travaux nécessaires pour qu’il garde sa valeur et son attractivité. Nous avons donc une équipe « travaux » en charge de ce travail.