En 2022, près d’un Français sur cinq a ainsi déjà réalisé au moins un placement “en lien avec le développement durable”. Un chiffre en hausse de deux points par rapport à 2021.
Sans grande surprise, ce sont les moins de 35 ans qui manifestent le plus d’intérêt pour ce type d’investissement.
Ils représentent à eux seuls la moitié des investisseurs ayant souscrit à des fonds durables depuis 2022.
Si les détenteurs de fonds responsables ne sont, en revanche, “que” 8%, la tendance se dessine et se renforce, portée également par les moins de 35 ans et une forte proportion de femmes.
Dans quoi investissent ces individus soucieux du sort de la planète ?
La finance verte rassemble l’ensemble des opérations financières ayant pour finalité de favoriser la transition énergétique et de lutter contre le réchauffement climatique.
Les obligations vertes en constituent l’un des outils principaux. Cet emprunt émis sur le marché par des entreprises, des collectivités, l’État ou encore des organisations internationales, sert à financer un projet contribuant à la transition écologique.
Ils représentent environ 4,5% du portefeuille obligataire du Groupe AG2R LA MONDIALE.
Les investisseurs peuvent aussi sélectionner des entreprises sur les critères environnementaux par le biais des fonds verts.
Et contrairement aux idées reçues, il n’est pas nécessaire de sacrifier le rendement pour investir vert ! Bien au contraire. Il s’agit pour la finance d’être “rigoureusement financière, ambitieusement verte”, comme le plaide Jean Boissinot, qui travaille au développement du secteur au sein de la Banque de France.
En même temps que les contours de la finance durable se précisent, elle gagne en crédibilité : 69% des Français estiment que responsabilité et performance de l’économie sont conciliables.
Et ils ont raison : ce sont les entreprises présentant une notation selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) élevée qui réalisent à long terme les meilleures performances financières.
C’est que la rentabilité et la pérennité d’une entreprise tiennent désormais à sa capacité à intégrer le développement durable comme composante positive.
Les externalités (répercussions non financières d’un investissement) que sont les paramètres ESG font non seulement partie des critères d’un investissement pour des raisons éthiques mais elles participent également à sa rentabilité.
Par ailleurs, la réputation d’une entreprise (de plus en plus liée à sa responsabilité sociale) a un impact financier de plus en plus important. Tout converge donc vers ce verdissement de la finance.
Il faut mesurer cette performance environnementale et sociale des entreprises.
Depuis une dizaine d’années, divers labels ont vu le jour pour donner un cadre et des garanties aux nouveaux produits verts.
En France c’est le label ISR, pour investissement socialement responsable, qui est le plus réputé. Créé en 2016 par le ministère de l’Économie et des Finances, il correspond à des investissements intégrant des critères ESG.
Près de 1200 fonds représentant 773 milliards d’euros ont reçu ce label, et le Groupe AG2R LA MONDIALE est pionnier en la matière.
Il a créé son premier fonds ISR en 2000 et gère aujourd’hui un encours total de 10,3 milliards d’euros.
Cette démarche d’investissement responsable s’étend progressivement à l’ensemble des classes d’actifs et des stratégies de gestion : CIES dès 2002 pour l’épargne salariale, Finansol pour les fonds solidaires, Labels Novethic puis ISR pour les fonds ISR éligibles.
Problème : ces labels n’inspirent pas la confiance escomptée. Les Français qui en ont entendu parler estiment qu’ils manquent de clarté et de transparence.
C’est pour ces raisons que de nouvelles réglementations voient régulièrement le jour. Bruxelles, qui s’est emparé du sujet depuis plusieurs années,a mis en place depuis mars 2021, le règlement européen SFDR (sustainable finance disclosure regulation).
Il impose aux sociétés de gestion de classer leurs fonds durables “Article 8” ou “Article 9” (respectivement fonds vert et vert foncé). Mais face aux abus, les autorités ont dû muscler leurs exigences et travaillent toujours sur ce sujet central mais complexe.
Ce flou entourant les labels a pour conséquence de pousser de plus en plus d’épargnants vers des plateformes collaboratives qui mettent en avant une transparence totale.
Cet engouement se manifeste par une hausse de 25% des collectes réalisées par ce type de plateforme selon Stéphane Voisin, directeur Finance Durable à l’Institut Louis Bachelier.
De nombreuses startups offrent également des solutions accessibles et transparentes afin de rassurer et aider les investisseurs dans leurs placements.
À l’instar de Goodvest, qui propose aux particuliers des solutions d’investissement 100% personnalisées, alignées sur leurs besoins et leurs valeurs, accompagnées de nombreux outils pédagogiques et ergonomiques.
Si elle a le vent en poupe, la finance verte cherche donc toujours un cadre structurant et clair pour poursuivre son essor.
Mais deux constats s’imposent : d’une part, le monde de la finance a aujourd’hui conscience que le tournant vert n’était plus une option et qu’une approche globale et transparente est la seule voie de la rentabilité, y compris en termes de gestion du risque face à l’urgence climatique. D’autre part, et pour ces mêmes raisons, c’est toute la finance qui est en train de verdir progressivement. Dans quelques années, on peut donc espérer que “la finance verte” devienne “la finance”, tout court.Tribune Éducation financière au travail : les employeurs doivent s’y mettre !
Selon une enquête de PwC16, 57 % des employés citent les finances comme source principale de stress. Et si leur entreprise les aidait à venir à bout de cette angoisse ?
Tout en permettant aux salariés d’être plus sereins et performants au travail, la capacité pour les entreprises à « proposer à ses salariés un accompagnement dans la gestion de leur patrimoine peut s’avérer un atout décisif » explique Christian Hybert, directeur commercial adjoint de l’Union Financière de France (UFF) dans une tribune.
Recommandations relatives à la retraite, conseils en épargne, informations sur les évolutions réglementaires : en fournissant des formations ou tables-rondes ponctuelles, les entreprises se positionnent en véritable partenaire des salariés dans l’évolution de leur épargne. Investir dans l’éducation financière renforce l’engagement des employés en favorisant un espace de travail sain.