En 2022, 39% des Français considèrent que leur travail dégrade leur santé et 74% des salariés déclarent que leur état de santé psychologique est “en partie” ou “totalement lié” à leur travail1.
Parmi les personnes les plus touchées par les RPS, les femmes (49%, +3 points), managers (44%) et jeunes de moins de 29 ans (55%, +4 points)2.
Pour tenter d’appréhender ce mal de l’époque, il faut mettre ces chiffres en relation avec plusieurs phénomènes.
Plus d’un tiers des salariés français se sentent épuisés émotionnellement à cause de leur travail.
Ils sont 36% à déclarer avoir rencontré au moins une fois une situation de violence ou de harcèlement au travail au cours de leur carrière.
Enfin, la charge de travail demandée est excessive pour 40% d’entre eux, et ne leur permet pas de respecter un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Cet équilibre, essentiel notamment pour les jeunes générations qui ont tendance à faire sauter le tabou de la santé mentale, les entrepreneurs le mettent souvent de côté.
Pourtant, la santé mentale des patrons est un angle mort de la santé au travail. Comme le pointe – non sans ironie – le chercheur Olivier Torrès : « Il y a plus de statistiques sur la santé des baleines bleues que sur celle des entrepreneurs3. »
Ce tabou collectif s’explique tant pour des raisons culturelles qu’historiques.
Mais il résulte d’un manque de considération du sujet venant directement des dirigeants.
Les problèmes de santé sont souvent perçus comme une faiblesse, et donc invisibilisés au profit d’une “idéologie du leadership4” de conquérant.
Pourtant, les chefs d’entreprises sont loin d’être épargnés.
Dette de sommeil, surmenage, semaines de 55 heures en moyenne… autant d’éléments qui peuvent affecter leur état psychologique.
Mais quelle que soit la position dans l’entreprise, l’anxiété financière, comme les RPS, ont un impact direct sur la performance et la productivité.
Une mauvaise santé mentale peut en effet entraîner une diminution de la concentration, de la créativité et de la motivation des employés. Surtout, cette perte de productivité a un coût.
En France, les salariés souffrant de troubles psychologiques sont deux fois plus susceptibles de manquer des jours de travail que les autres.
L’on observe d’ailleurs une hausse significative du taux d’absentéisme de 21% entre 2019 et 2023 avec des absences de courte durée multipliées par 2,3 en un an5.
Entre ces absences au travail (arrêts maladie, accidents du travail) et le désengagement des salariés (démissions, ruptures conventionnelles et le turnover que cela implique), le mal-être au travail coûterait aux entreprises environ 13 340 euros par an et par salarié6.
La dégradation de la santé mentale des salariés a également un coût indirect, plus difficile à quantifier : en termes de charge de travail, les tâches des salariés absents ou démotivés se répercutent la plupart du temps sur le reste de l’équipe.
Cette dernière peut également pâtir du mal-être d’un de ses membres.
La formation de remplaçants, les processus de recrutements à répétition (pour la branche RH et les managers) tout comme la perte des connaissances et savoirs des salariés expérimentés, constituent également des coûts cachés qui peuvent s’avérer importants.
Mais ce n’est pas tout ! La marque employeur peut également en subir indirectement les conséquences.
Un taux de départ au-dessus de la moyenne laisse présager de des dysfonctionnements internes et peut entacher profondément l’image de marque de l’entreprise.
Autant de raisons qui devraient pousser chaque entreprise à agir et à prévenir ces risques.
Un gain de 10 % sur la qualité de vie au travail serait ainsi comparable à un gain de 1 % sur la performance économique7.
Accorder toute sa place à la santé mentale au sein de l’entreprise, en n’hésitant pas à l’évoquer voire à mettre en place des formations et outils pour se prémunir des risques les plus courants, c’est avoir des employés plus engagés, plus satisfaits et donc plus productifs.
1. Observatoire Place de la Santé – Regard des Français sur le système et les enjeux de santé dans la perspective de l’élection présidentielle, février 2022, Harris Interactive pour la Mutualité français
2. Enquête sur le stress budgétaire des Français, IFOP x Finfrog
3. La santé du dirigeant – De la souffrance au travail à l’entrepreneuriat salutaire, Olivier Torres, de boeck, 2017
4. Olivier Torrès : « Santé des dirigeants : “Un dialogue entre sourds et muets” », Les Échos Entrepreneurs, 20 juin 2017
5. 15e Baromètre de l’Absentéisme® et de l’Engagement, Édition 2023.
Attractivité, fidélisation, rapport au travail : les nouveaux défis, Ayming pour AG2R, Étude 2023
6. Une étude IBET du cabinet Mozart Consulting datée de 2018 estime le coût du mal-être au travail en France à 13 340 € par salarié et par an.
7. ibid
Santé mentale et stress au travail
Retrouvez les solutions proposées par Les Trouvailles de Pat’ avec :
• Avec ThIA Santé Mentale
• Avec Numa Health
Pour en savoir plus